La pelouse du stade de Saint-Etienne attaquée par le "pythium"

Saint-Étienne mais aussi Bordeaux, Bastia, ou encore Montpellier: l'état catastrophique de certaines pelouses de Ligue 1, attaquées par un champignon, le "pythium", est pointé du doigt. Un retour à la normale n'est pas possible rapidement à moins d'opter pour une solution radicale: changer de tapis 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est d'ailleurs cette solution qui a été privilégié à Toulouse en septembre dernier.
Au stade Geoffroy-Guichard où le terrain est fortement dégradé, la pelouse est en cours de traitement, mais le match qui opposera Saint-Étienne à Dijon, demain dimanche 16 octobre à 17H00, ne se jouera pas encore sur un billard. "La pelouse a été resemée, les progrès sont notables", estime Raymond Chapelon, président de la commission surface de jeu à la Ligue de football professionnel (LFP). "Nous avons bon espoir que l'intensité végétale revienne très vite."
Dès la réception de Dijon ? "Ce n'est pas instantané mais les choses vont bien progresser grâce à la baisse des températures", assure M. Chapelon.
Celui-ci a présidé, la semaine dernière, le troisième séminaire annuel "référents pelouses", au Parc OL de Décines-Charpieu,  consacré à "la gestion climatique d'une surface de jeu". "Les problèmes ne concernent que quelques terrains. La qualité de nos pelouses de Ligue 1 et 2 s'est bien améliorée depuis trois ans", affirme l'expert de la LFP. Pourtant, les gazons français souffrent de la comparaison: l'herbe serait plus verte ailleurs et durant l'Euro-2016, le mauvais état de certains terrains avait déjà fait polémique. Mais les problèmes actuels seraient aussi liés, précisément, au championnat d'Europe.

Qu'est-ce que Pourriture à pythium?
Plus d’une vingtaine d’espèces de Pythium peuvent provoquer des dégâts plus ou moins importants selon les spécialistes. Les pourritures à Pythium touchent notamment les nouveaux semis. Elles provoquent des plages irrégulières, parfois étendues, comparables aux dégâts dus à la sécheresse. Elles se développent souvent le long de traces de véhicules ou d’écoulements de surface. Les tiges des graminées sont molles et flasques. L’herbe a un aspect glutineux et s’arrache facilement. Les racines sont aussi attaquées ; elles prennent alors une couleur foncée.
Les dégâts peuvent être très étendus et le gazon irrémédiablement endommagé.

La faute à l'Euro ? 
"Avec l'Euro, nous avons eu des rénovations et régénérations de pelouses très tardives. Traditionnellement opérées en juin, elles n'ont été faites qu'après le tournoi. Ce décalage dans le mois a amené à faire des semis de gazon à une période très chaude et nous l'avons payé sur des substrats (supports), renforcés-fibrés, sensibles", explique Patrice Therre, autre expert en pelouses auprès de la Ligue. "Ces substrats sont plus fragiles. Nous avons beaucoup progressé en période hivernale. En été, il va falloir avoir des moyens de gestion climatique, au moins sur la moitié sud de la France, que nous ne maîtrisions pas totalement jusqu'à maintenant", admet-il. "Nous copions le modèle anglais mais en Grande-Bretagne, il n'y a pas le climat du sud de la France."
"L'agronomie est un métier de plus en plus technique qui subit une véritable révolution depuis cinq ans. Nous devons développer l'appareil de formation. Les jardiniers ont énormément de données à gérer, des informations recueillies par capteurs, tout est informatisé", ajoute le spécialiste, soulignant que "le problème n'est pas lié à la gestion privée ou publique des stades".

Privilégier les semis
Le problème se situe plutôt au niveau de leur utilisation, selon lui. "Au Parc des Princes, il n'y a que du football tous les quinze jours, c'est facile. Ailleurs, l'exploitant organise parfois des événements extra-sportifs et sur-utilise sa pelouse. Tout le monde est responsable. Il n'y a qu'à voir le non-respect des zones d'échauffement réglementaires par les utilisateurs", tacle Patrice Therre. A court terme, il est impératif de rendre un meilleur aspect visuel aux terrains et de permettre aux joueurs d'évoluer dans des conditions optimales, en tout cas meilleures qu'aujourd'hui. "On connaît les systèmes de moquettes déroulées depuis longtemps. Elles ont leurs limites techniques mais à un moment donné, c'est la seule solution. C'est ce qui a été fait à Toulouse", souligne l'expert.
"L'objectif est de privilégier les semis. Grâce aux substrats fibrés, on peut semer car en semant sur un système fibré, on peut rejouer six à sept semaines après. Auparavant, c'était douze mois", fait-il valoir.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information