Le 15 août, Pierre Devedeux, maire de Saint-Alban-les-Eaux, commune du Roannais, a été menacé et agressé par un habitant du village. L'incident a eu lieu en marge de la fête communale. L'élu a reçu des insultes, des menaces et un coup de poing. Les élus ligériens manifestent leur soutien.
Jeudi 15 août, lors de la fête communale de Saint-Alban-les-Eaux, dans le Roannais, un incident se produit près du Bistrot des Princes. Un jeune automobiliste est contrarié de voir le centre-ville interdit à la circulation par des barrières. Alors que le ton monte, le maire Pierre Devedeux présent sur place tente de calmer le jeu... mais le jeune homme s'en prend à l'élu de 55 ans: il l'insulte et lui assène un coup de poing. Le jeune homme de 27 ans est installé depuis près d'un an dans le village et s'est déjà fait remarqué. Il est connu des forces de l'ordre notamment pour des différents avec le voisinage. Réfugié à son domicile, l'agresseur du maire de Saint-Alban-les-Eaux a été interpellé par les gendarmes, placé en garde à vue. Il a été hospitalisé à Roanne après examen médical.
Cette affaire intervient dans la commune d'un millier d'habitants deux semaines après la mort du Maire de Signes dans le Var et l'agression au couteau d'un élu dans le Puy-de-Dôme. Le maire et le conseil municipal sont sous le choc. Depuis l'agression, des témoignages d'élus et de messages de soutien lui sont adressés. Troublé par cette épreuve, Pierre Devedeux, ne sait pas aujourd'hui s'il se représentera pour un nouveau mandat.
Des réactions des élus ligériens
Le président du conseil départemental de la Loire, Georges Ziegler, condamne fermement l'agression du maire de Saint-Alban-les-Eaux, dans un communiqué. Il tenu à apporter son soutien et sa solidarité au maire de Saint-Alban-les-Eaux. Le Département précise également que Georges Ziegler restera particulièrement attentif aux suites qui seront données à cette affaire.Retrouvez la réaction du Président @GeorgesZiegler suite à l'agression de Monsieur le Maire de Saint-Alban-Les-Eaux ce jeudi 15 août. pic.twitter.com/zaOrLKIEtw
— Département LOIRE (@LoirePresse) August 17, 2019
Le sénateur de la Loire, Jean-Claude Tissot, a également manifesté son soutien à l'élu ligérien sur les réseaux sociaux: "En tant que Sénateur de la Loire, j'apporte au maire tout mon soutien devant cet acte de violence verbale et physique. Une nouvelle fois c'est un élu dans l'exercice de ses fonctions qui est victime d'une agression. C'est une atteinte grave à notre idéal démocratique fondé par notre pacte républicain."
En tant que Sénateur de la Loire, j'apporte au maire de Saint Alban les Eaux, Pierre Devedeux, tout mon soutien suite à l’agression dont il a été victime ce jeudi 15 août à l'occasion de la fête du village. pic.twitter.com/8lneYJAyUm
— Jean-Claude Tissot (@jctissot42) August 17, 2019
La sénatrice de la Loire, Cécile Cukierman a réagi à cette agression dans un tweet, indiquant que "les élus locaux ne peuvent être les boucs émissaires du mal être de la société!"
Nouvelle escalade de violence envers un élu local, je condamne fermement l’agression contre le Maire de #StAlbanlesEaux , P.Devedeux. Les élus locaux ne peuvent être les boucs émissaires du mal être de la société! #respect #democratie #Loire https://t.co/QqI6M6G87n
— Cécile Cukierman (@CecileCukierman) August 17, 2019
Agressions des élus locaux : pour le Président des Maires de la Loire la situation devient critique
Depuis quelques jours, le Sénat a envoyé des questionnaires à destination des 36 000 maires de France. Le but ? Recenser les violences subies par les élus. Le Sénat va publier dans un mois une synthèse de cette consultation dans le but d'enrichir la loi sur le statut de l'élu, examinée par le Parlement en octobre.
Jean-François Barnier, président des Maires de la Loire et maire depuis plus de 30 ans, contacté ce dimanche matin, revient sur ce phénomène qui touche les élus, notamment des petites communes et villages. "Beaucoup de maires ont déjà été agressés, soit par écrit, soit d'une façon verbale ou physique". Et pour lui, "la situation devient très critique. Les maires sont un peu comme les policiers, considérés comme des empêcheurs de tourner en rond pour certains... nous essayons de faire respecter la loi, le bien vivre ensemble. C'est notre mission aussi. Mais pour certains, le bien vivre ensemble c'est l'individualisme exacerbé." Lui même pris à partie sur internet ou victime d'agression, Jean-François Barnier parle aujourd'hui d'une "situation qui n'est plus tolérable". Jean-François Barnier, qui attend de la fermeté de la part de la justice, espère notamment que le questionnaire du Sénat permettra de mettre en lumière ce problème et prendre des mesures.