Les investigations visant à déterminer le contexte du suicide de Nathalie Goutorbe auront duré six mois. Le Parquet de Roanne a annoncé ce mardi 10 décembre avoir mis un point final à l’enquête en recherche des causes de la mort de la collaboratrice du maire Yves Nicolin.
À Roanne, le Parquet vient de clore l’enquête sur la recherche des causes de la mort de l'ex-cheffe de cabinet d'Yves Nicolin, maire de Roanne. Nathalie Goutorbe s’était donné la mort par pendaison à son domicile de Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire. Son corps avait été retrouvé sans vie le 19 juin 2024. L'enquête a conclu "qu’aucune intervention d’un tiers n’a été relevée" et "qu’il n’a pas été identifié d’indices d’infractions pénales ayant directement concouru à son suicide", a indiqué le Parquet ce mardi 10 décembre dans un communiqué de presse.
Crise conjugale…
Nathalie Goutorbe avait laissé trois lettres avant son passage à l'acte, a indiqué le Procureur de la République, Xavier Laurent. Elle avait notamment adressé des mots d'adieu à ses proches. D'autres courriers antérieurs avaient été saisis par les gendarmes après la découverte du drame. Des écrits qui "révèlent la pluralité des causes personnelles et professionnelles de son passage à l’acte", précise le communiqué du Parquet.
"Elle mentionne à plusieurs reprises la dégradation de son environnement professionnel comme ayant concouru à son mal-être". Dans ses écrits, la directrice de cabinet mentionne les initiales d'Yves Nicolin, le maire de Roanne, "dont elle décrit une attitude jugée vexatoire au cours de l’année écoulée".
"De façon explicite en revanche, elle fait état d’une perspective de rupture conjugale comme un déclencheur de son geste suicidaire", précise le Parquet.
... mal-être professionnel
"Elle traversait effectivement une crise conjugale, alors que parallèlement, elle avait mal vécu l’évolution de son environnement professionnel, dans le cadre de tensions avec plusieurs membres de l’équipe du maire, dont elle avait été une proche collaboratrice de longue date. Son affectation à un bureau plus distant d’Yves Nicolin a pu être évoqué comme le marqueur mal vécu d’une perte de confiance. Nathalie Goutorbe a collaboré avec Yves Nicolin pendant une trentaine d’années.
"Dans ses écrits, elle évoque un « coup professionnel » en novembre précédent et d’un évènement « extrêmement douloureux pour [elle] au travail » au printemps 2024. L’enquête a souligné un climat qualifié de délétère et un mal-être professionnel rapportés par plusieurs témoins", ajoute le Procureur de la République.
Une enquête de gendarmerie avait été lancée sous l’autorité du parquet de Roanne qui a ensuite confié la poursuite des investigations à la section de recherches de Lyon. Si l'enquête a mis au jour un "climat professionnel délétère" et "une situation professionnelle vécue par Nathalie Goutorbe comme dégradée depuis plusieurs mois", ainsi qu'une "rupture annoncée avec son époux", elle n'a pas révélé d'infractions pénales "ayant directement concouru à son suicide".
Pas de poursuites donc dans cette affaire. Mais si les enquêteurs ont pu exploiter le contenu de sa messagerie professionnelle, ils n'ont cependant pas réussi à apprendre ce que contenaient "les supports numériques professionnels découverts à son domicile". Ils n'ont pas été exploités dans le cadre de la procédure, faute de parvenir à trouver mots de passe et identifiants.
Le décès de Nathalie Goutorbe a causé une crise politique à la mairie de Roanne