Sous l'impulsion de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l'ARS a lancé un plan de dépistage du Covid-19 dans les Ehpad. 944 seront concernés. La campagne a commencé dans la Loire, à Montbrison, après l'alerte du maire de la commune qui a enregistré 20 décès en quelques semaines sur son territoire.
Ce mardi 14 avril, une équipe de laborantins, protégés de la tête aux pieds, a pris possession de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), afin de tester le personnel. Les résidents suivront la semaine prochaine.
Dans cet Ehpad, baptisé "Les Monts du Soir", 8 cas de Covid avérés ont déjà été comptabilisés parmi les quelque 150 membres du personnel, trois parmi les 200 résidents.
Grâce à cet état des lieux, les Ehpad doivent pouvoir organiser les règles du confinement, en évitant un isolement extrême qui peut entraîner de graves dépressions et une dénutrition chez les personnes âgées. Les aînés pourraient retrouver un minimum de vie sociale, d'autant qu'on sait maintenant qu'ils resteront confinés après le 11 mai.
Ce dépistage est donc là pour rassurer, mais il inquiète aussi le personnel. Les "testés positifs" au nouveau coronavirus devront s'isoler, ce qui pourrait priver la maison de retraite de bras.
Reportage
En Auvergne-Rhône-Alpes, la campagne de dépistage est pilotée par l'ARS mais assumée par la région et les départements.
Entrouvrir la porte aux visites
Depuis le 11 mars, l'intégralité des visites de personnes extérieures est suspendue, à la demande du gouvernement. Le ministre de la Santé Olivier Véran a même demandé fin mars "un isolement individuel de chaque résident dans les chambres" afin de "protéger ces personnes âgées particulièrement fragiles". Une décision parfois difficile à appliquer. Ces précautions n'ont pas empêché le Covid-19 de faire des ravages dans les Ehpad, avec près de 5.400 décès sur un total de 15.000 en France à ce jour.
Des morts souvent privés d'un dernier instant avec leur famille, au nom de la santé publique. Pour y remédier, le chef de l'Etat a souhaité, lundi 13 avril, "que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d'organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu".