Logement étudiant : entre public et privé, un calcul pas si simple à Saint-Étienne

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Loyer étudiant. Le cas de Saint-Etienne est particulier. Le loyer au m2 et plus faible dans le parc privé qu'au Crous
Les loyers du CROUS sont trop élevés selon la fédération étudiante stéphanoise. A surface égale, ils dépassent ceux du parc privé. ©FTV

L'offre étudiante de Saint-Etienne est en pleine croissance. La ville accueille 30 000 étudiants et vise les 40 000 pour 2035. Le logement est une problématique centrale. L'offre du Crous s'adapte aux nouvelles demandes, mais les loyers, à surface égale, sont supérieurs à ceux du privé.

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Avec des loyers autour de 200 ou 300 euros, les étudiants de Saint-Etienne trouvent à se loger pour bien moins cher que dans la plupart des autres villes de France. Le prix au m2 avoisine en moyenne les 10 euros avec un plancher à 7 et un plafond à 17. Les prix du privé avoisinent ceux du Crous (centre régional des œuvres universitaires), mais ce dernier propose des surfaces moindres.

Une offre privée compétitive

David Nguyen est étudiant en informatique. Il paye un loyer de 239 euros par mois, auquel il faut ajouter les charges mensuelles. "Je paie 114 euros pour l'électricité et le gaz, l'eau, 27 euros, et la fibre 22 euros, soit un total de 402 euros." Cela correspond à 11 euros de plus, que le studio le plus cher du Crous à Saint-Etienne, mais David profite d'un logement de 35 mètres carrés pour lui tout seul. "Au Crous, on ne peut pas avoir quelqu'un chez soi après 22 heures et à chaque fois qu'on invite quelqu'un c'est particulier. Certes, il y a la sécurité du Crous, mais je n'ai pas envie d'être restreint', explique le jeune homme avant d'ajouter que les logements disponibles sont rares. Les boursiers sont prioritaires, sa demande aurait été traitée dans un second temps. Pas facile de patienter avec "le risque de se retrouver sans rien."

En moyenne, ramené au prix du mètre carré, un studio Crous à Saint-Etienne coûte plus cher que son équivalent dans le parc privé, mais c'est sans compter les charges.

Car le Crous tient à le rappeler : chez eux, le loyer inclut les services (gardiennage, espaces verts...) et les charges. "L'étudiant paie entre 260 pour une chambre réhabilitée à la résidence de la Métare et 389 euros pour un studio en centre-ville, à la résidence Chavanelle, avec l'électricité, le chauffage, l'eau, internet tout compris", détaille Aurélie Brouse, responsable de la politique de site de la Loire du Crous.
Dans la résidence de la Tréfilerie, le loyer est de 329 euros, mais les charges locatives ne sont pas comprises.
Chaque antenne adapte ses tarifs à sa localisation selon l'indice PLS qui définit le prix du loyer au m2. Ils ne sont pas homogènes. "Il n'y a pas eu d'augmentation depuis 2018 et les aides sociales peuvent aller jusqu'à 150 euros", précise-t-elle. 

Les fédérations étudiantes ne valident pas ces conclusions. Driss Soualmi de la FASEE réclame des tarifs plus avantageux pour les étudiants. Estimant que pour une surface équivalente, le Crous est beaucoup plus cher que le privé à Saint-Etienne.

Des espaces plus grands et plus nombreux à venir

Actuellement, l'offre sociale est de 258 studios et 130 chambres avec un diagnostic énergétique entre B et C. Pour répondre à l'envie d'espace des étudiants stéphanois, des travaux sont entrepris dans plusieurs résidences. La tendance est plutôt à fusionner les chambres pour les transformer en studio.

L'ancien bâtiment de la Sécu a, lui aussi, subi d'importants travaux pour gonfler l'offre de logements. C'est une initiative de la métropole. Une centaine de logements va être créée. "On a pris le relais du Crous parce qu'il y avait une absence et on avait impérativement besoin de donner un signal fort concernant les logements étudiants et les logements à bas prix" argumente Jean-Pierre Berger, premier adjoint en charge de l'urbanisme et du logement.

L'observatoire de la vie étudiante réunit tous les acteurs. Son dernier rapport estime que "l'offre correspond à la demande, avec un point de tension dans le centre-ville sur des offres liées à la mobilité et pour les jeunes actifs", précise Aurélie Brouse qui botte en touche, arguant que contrairement aux résidences étudiantes, les bailleurs sociaux peuvent accueillir des étudiants, mais aussi des jeunes actifs. Ils pourraient ainsi avoir des locataires et percevoir des loyers tout au long de l'année. 

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