Lyon est la deuxième ville la plus chère derrière Paris selon l'Unef, syndicat étudiant. Il faut compter 600 euros en moyenne pour un studio et certains s'y prennent dès qu'ils obtiennent leur réponse de Parcoursup.
Au pied d'une résidence étudiante du parc privé, dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon, les visites s’enchaînent déjà depuis plusieurs semaines. Enzo est venu de Montpellier, accompagné de sa mère. Le futur étudiant en école d’ingénieur vient tout juste de connaître ses résultats sur Parcoursup, mais il le sait, il faut s’atteler rapidement à la recherche d’un logement. Il a deux jours pour y parvenir.
La visite est rapide : un studio de 19 mètres carrés pour 589 euros. Le quartier est très prisé, il faut vite se décider.
“J'ai dû appeler une cinquantaine d'agences et c'est compliqué, car souvent les biens sont pris, ou alors, ils sont commercialisés dès le premier jour" regrette Mélanie Ribeiro, la mère d'Enzo.
Une autre étudiante et sa mère visitent un appartement voisin et ne cachent pas leur inquiétude : "ça fait deux semaines qu'on cherche à avoir des rendez-vous et j'en ai obtenu trois".
Plus de deux mois avant la rentrée étudiante, les biens disponibles à la location se font déjà rares. "Certains louent dès maintenant et sont prêts à louer jusqu'en septembre, même si la rentrée est plus tard pour avoir un logement ", explique Salomée Rayer, assistante gestion locative ORPI. Une situation qui favorise les plus aisés puisque la professionnelle reconnaît évidemment que "beaucoup ne sont pas capables financièrement de faire comme ça".
600 euros pour un studio
Le Comité Local Pour Logement Autonome des Jeunes, association qui accompagne les jeunes dans leur recherche, s’inquiète de la précarité croissante qui pèse sur les étudiants.
"On rencontre des personnes qui doivent encore plus se serrer la ceinture, c'est sur la partie loisirs et alimentation de leur budget que ces personnes doivent se contraindre", explique Antoine Herrera du CCLAJ-Lyon.
Lyon est la deuxième ville la plus chère derrière la région parisienne, selon l'Insee. Il faut compter 600 euros en moyenne pour un studio. L'annonce dès le mois de juin d'une augmentation de 3.5 % des charges locatives dans les logements du CROUS a fait bondir le principal syndicat étudiant.
"Le gel des loyers dans les logements CROUS est renouvelé pour l’année 2023-2024, cette mesure devrait être synonyme de rempart face à l’augmentation du coût du logement, mais la réalité est tout autre", estime l'Unef dans un communiqué. "En effet, même si les loyers n’augmentent pas, cette hausse des charges va peser lourdement sur le budget annuel des étudiants, les précarisant toujours plus".
3 211 places d'ici à 2025
Le CROUS reconnaît sur son site internet qu' "avec plus de 150 000 étudiants, la demande de logements connaît sur ce territoire de très fortes pressions et l’offre actuelle ne permet pas de répondre de manière satisfaisante à toutes les demandes". 3 211 nouvelles places sont annoncées d'ici à 2025.
Une plateforme a été simplifiée pour déposer une demande de logement au CROUS trouverunlogement.lescrous.fr.
Les particuliers qui mettent un logement à louer sont invités à déposer une annonce sur la plateforme LoKAVIZ, un outil de mise en relation entre locataires et propriétaires spécialisés pour les locations étudiantes. Le site compte 1 775 logements à louer dans toute la France, bien en deçà des besoins. Selon l'Insee, plus d'un étudiant sur deux vient d'une autre région à Lyon.
