En 2015, le groupe Casino a attaqué en justice deux syndicats d’agriculteurs pour vol en réunion et entrave, suite à des actions menées durant l'été au siège de Châteaucreux et dans des grandes surfaces de la Loire. Hier, le juge a relaxé les agriculteurs poursuivis.
L'audience du procès a eu lieu le 7 décembre 2021. Le groupe Casino avait attaqué la FNSEA et le syndicat des jeunes agriculteurs de la Loire pour avoir mené des actions au siège du groupe à Châteaucreux et dans divers point de vente de la Loire à l'été 2015. Le délibéré a été rendu mardi 4 janvier : les agriculteurs sont relaxés, le juge considérant que les fauteurs de troubles n'ont pas été identifiés.
Gilles Gaillot, le président de la FNSEA Loire qui été attaqué se dit " très satisfait de cette décision." Cette poursuite judiciaire était pour lui "une attaque à l'agriculture".
Combat gagné ?
Il explique qu'à l'époque, les agriculteurs manifestaient contre la présence de produits agricoles étrangers dans les rayons du supermarché ligérien. Depuis "le nettoyage a été fait, les produits agricoles français a retrouvé sa juste place" dans les rayons, explique-t-il.
Gilles Gaillot met en avant la Loi Egalim, qui permet en autres de "payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail". Depuis le 1er janvier 2022, la contractualisation entre les premiers acheteurs et les producteurs est obligatoire. Cela devrait assurer la vente des produits à un prix englobant le coût de productions et une rémunération des agriculteurs.
Le président de la FNSEA Loire reste néanmoins prudent : "c'est tout nouveau il faut voir ce que cela donnera dans les semaines à venir."
Casino s'engage
De son côté, le groupe Casino "prend acte de la décision rendue hier". Une porte-parole de l'enseigne nous déclare que : "l’entreprise n’a jamais eu l’intention d’accabler ces syndicats ; cette procédure avait surtout un caractère symbolique. C’est par ailleurs l’occasion pour nous de réaffirmer notre volonté de poursuivre nos engagements en faveur du soutien aux producteurs locaux et régionaux."
La décision du tribunal qui portait sur les dégradations est définitive. Aucun recours en appel n'est possible.