Une semaine après sa fermeture provisoire faute d’effectifs suffisants, le service de réanimation pédiatrique de Saint-Etienne a retrouvé une activité, mais en mode dégradé. Un nouveau chef des soins intensifs vient renforcer les équipes du centre hospitalier en difficulté.
L'hémorragie parmi le personnel soignant a entraîné la fermeture temporaire du service de réanimation pédiatrique du CHU de Saint-Etienne. Pour faire face, un spécialiste a accepté de devenir le nouveau chef de service des soins intensifs pédiatriques. Sa blouse est estampillée du logo des Hospices civils de Lyon. Mais le professeur Etienne Javouhey vient désormais, un jour par semaine, prêter main forte au service stéphanois en difficulté.
On veut apporter du recrutement en faisant des postes partagés entre Lyon et Saint-Etienne.
Etienne Javouhey,nouveau chef des soins intensifs pédiatriques du CHU de Saint-Etienne
"L’idée, c’est d’aider les équipes ici à reformer de nouveaux jeunes réanimateurs pédiatres. Mais aussi, de pouvoir offrir une formation à ceux qui étaient urgentistes et qui voudraient refaire de la réanimation", explique le nouveau chef des soins intensifs pédiatriques.
Pénurie de soignants
Dans l’Hexagone, une commune sur trois, soit entre 9 et 12% de la population, n’a pas accès à des soins. L’urgence est de former et de recruter. Au CHU de Saint-Etienne, et après des démissions en cascade, il manque au moins cinq médecins dans son service pédiatrique pour fonctionner normalement. Pour éviter la fermeture totale, la direction du centre hospitalier a choisi de transformer le service de réanimation en unité de soins intensifs. Ce qui a un impact sur la prise en charge des cas les plus graves.
"Les patients qui nécessitent une ventilation prolongée pendant plusieurs jours devront être transférés. Ça représente heureusement une faible proportion de malades. Ceux qui auront besoin d’une intervention chirurgicale lourde seront transférés", explique le Pr Aurélien Scalabre, chef du pôle Couple Mère Enfant du CHU de Saint-Etienne.
Le CHU de Lyon et de Clermont accueillera les patients transférés. Ils reviendront à Saint-Etienne dès que leur état le permettra. Selon l'équipe médicale, cela concernerait une centaine de cas par an. Avant la crise du Coronavirus, plus de 2000 soignants avaient alerté sur le manque de moyens humains et financiers en pédiatrie en France.