Rupture de contrat : l'AS Saint-Etienne condamné à verser 850 000 euros à son ex-gardien Stéphane Ruffier

Ce lundi 15 janvier, le Conseil des prud'hommes de Saint-Etienne a jugé non-fondée la rupture du contrat de travail pour "faute grave" de l'ancien gardien international Stéphane Ruffier et condamné l'ASSE (L2) à lui verser plus de 850 000 euros de dédommagements.

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Licencié pour faute grave après neuf années de contrat, Stéphane Ruffier a réclamé 7 millions d'euros à son ancien club des Verts. Le Conseil des prud'hommes de Saint-Etienne vient de se prononcer. Plus de trois ans après le début de l'affaire, il vient de rendre ce lundi 15 janvier son jugement dans le dossier opposant l'ASSE à son ancien gardien. Il condamne l'ASSE à lui verser la somme de 850 000 euros.

Les prud'hommes ont tranché

Cette indemnité comprend 609 000 euros que l'AS Saint-Etienne est condamnée à verser à son ancien gardien pour cette "rupture anticipée du CDD". Cette somme monte à un peu plus de 850 000 euros, avec les dommages et intérêts pour préjudice lié à la "sanction disciplinaire disproportionnée" qui lui avait été notifiée, ainsi que les indemnités liées aux "mises à pied annulées" du 2ᵉ semestre 2020 et aux congés payés.

Le gardien international (3 sélections) avait été licencié fin 2020, six mois avant le terme de son contrat, à la suite de rappels à l'ordre et de sanctions disciplinaires pour des insubordinations supposées. Stéphane Ruffier était alors le gardien de Saint-Etienne, qui évoluait en Ligue 1, depuis près d'une décennie (383 matches disputés).

"C'est une très bonne décision qui reconnait les sanctions disciplinaires disproportionnées et le licenciement pour faute grave infondé", a réagi auprès de l'AFP l'avocate du joueur.

"Le club a pris acte de la décision rendue par le Conseil des prud'hommes et attend d'en recevoir la notification pour envisager la suite", a pour sa part déclaré à l'AFP le conseil de l'ASSE.

La somme que doit verser le club stéphanois reste cependant bien inférieure à la demande de son ancien joueur aujourd'hui âgé de 37 ans. 

7 millions réclamés


Au cours de l'audience devant le Conseil de prud'hommes, en octobre 2023, Me Dorothée Bisaccia-Bernstein avait dénoncé la volonté de l'employeur d'"isoler" Stéphane Ruffier jusqu'à la rupture de son contrat de travail. Elle avait demandé un total de plus 7 millions d'euros d'indemnités.
L'avocate avait évoqué une "longue période de harcèlement moral auquel se sont livré l'entraîneur Claude Puel et le directeur général Xavier Thuilot, qui avaient la mission de dégraisser la masse salariale et de virer les joueurs qui coûtaient le plus cher".
Pour elle, Stéphane Ruffier a subi "une entreprise de démolition", "une campagne de sape" et il "a fini par arrêter le foot après s'être fait défoncer la tronche".

"Comportement réfractaire"

Me Olivier Martin, l'avocat du club, avait répliqué à l'audience en accusant le portier, désigné à plusieurs reprises "meilleur gardien de Ligue 1", d'avoir abusé de son statut de chouchou des supporters de l'ASSE. Il avait évoqué un "comportement réfractaire en parfaite opposition aux directives de l'entraîneur à partir de février 2020", affirmant qu'il arrivait "volontairement en retard à l'entraînement pour montrer qui (...) est le patron".

"C'est Stéphane Ruffier qui déclenche la polémique avec une campagne de presse menée par son agent Patrick Glanz visant à dézinguer l'ASSE. Car, du haut de son ego, démesuré, il ne supportait pas d'être remplaçant pendant un match", avait affirmé l'avocat.

L'AS Saint-Étienne a désormais quinze jours pour faire appel.

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