C’est une première depuis plus de 20 ans et la crise de la vache folle : les artisans bouchers charcutiers se sont rassemblés à proximité de l'Assemblée nationale à Paris. En cause ? Les coûts de l’énergie qui explosent et menacent leur commerce.
C’est une profession qui refuse de souffrir en silence. Les bouchers charcutiers s’inquiètent de la hausse des coûts de l’énergie et l’ont fait savoir. Une première depuis 20 ans. Ils ont manifesté devant l'Assemblée nationale à Paris, et ont symboliquement éteint les lumières de leur magasin.
Des coûts de l’électricité multipliés par 4
11 heures ce mardi 29 novembre dans une boucherie charcuterie de la Loire. Christelle Gallot baisse tous les interrupteurs du compteur électrique de sa boucherie de Saint-Etienne. Un acte symbolique à l’appel de la confédération de la boucherie charcuterie pour faire entendre la voix des travailleurs de la viande face à l’explosion des coûts de l’énergie. Ici, ils ont été multipliés par 4. « On payait 500 à 600 euros par mois d’électricité, et là, on va partir entre 2000-2500 euros explique Christelle. Ce qui nous coûte, c’est la chambre froide qui tourne H 24 et du 1er janvier au 31 décembre. On ne l’arrête jamais. La banque réfrigérée, elle, c’est tous les jours. On l’éteint juste le jour de fermeture. Et puis bon, on a toutes les lumières.»
Ajoutez à cela le four pâtissier, notamment pour la cuisson des feuilletages, et vous obtenez des bouchers très en colère. « On est là pour travailler. On aime ce que l’on fait explique Christophe Cros, le boucher. On n’est pas là pour se faire exploiter au niveau des factures. Déjà, la marchandise a vraiment augmenté de partout, que ça soit la volaille, les bœufs, partout. Alors si maintenant, on prend des augmentations comme ça, on ne s’en sortira pas. »
On n’est pas le style de métier à aller dans les rues, on ne parle jamais bien de nous
Christophe Cros, boucher.
Impossible d’économiser sur les frigos
En cette période de sobriété énergétique, impossible pour la profession de se passer des frigos, gourmands en énergie. La viande doit impérativement être conservée en dessous de 4 degrés. Alors pour se faire entendre, les bouchers ont décidé de manifester devant l'Assemblée nationale. «On a besoin d’être écouté précise Christophe. On n’est pas le style de métier à aller dans les rues, on ne parle jamais bien de nous, on ne se fait pas remarquer parce qu'on est dans nos magasins, dans nos laboratoires, mais maintenant, on a besoin d’être écouté pour pouvoir travailler. »
Selon la confédération des bouchers charcutiers, 40 % des 18 000 professionnels du secteur n’ont pas accès au bouclier tarifaire.