Une adolescente de 17 ans est décédée après une chute dans l'ancienne usine Ackers, dans laquelle elle pratiquait l'urbex, samedi 27 mars. Un drame qui met en lumière les dangers de cette pratique de plus en plus populaire.
Le drame a secoué la communauté urbex ligérienne. Alors qu’elle pratiquait l'urbex dans l’ancien site industriel Ackers, une jeune fille de 17 ans, Alicia, a fait une chute mortelle samedi 27 mars. Une des trois amies qui l’accompagnaient a été, elle, grièvement blessée.
Le site de l’usine d’Ackers, qui s’étend sur 6 hectares entre les communes de Fraisses et Unieux, est fermé depuis 14 ans. Il est très connu de la communauté urbex, cette pratique d’exploration urbaine qui consiste à visiter des bâtiments abandonnés, interdits d’accès au public. L’urbex est pourtant très dangereux, puisque ces lieux présentent un important risque d’effondrement. Lors du drame de samedi, la fibre de ciment ancienne du toit a ainsi cédé sous le poids de la jeune fille, qui a fait une chute de 12 mètres.
Un site très prisé des amateurs d'urbex
S’il est régulièrement question de la raser, l’ancienne usine Ackers appartient depuis 2023 à l’Epora, l’établissement public foncier de l’ouest Rhône-Alpes dont l’activité principale est la remise en état des anciens sites industriels. Le site est en cours de dépollution et son accès est totalement interdit, comme le signalent de nombreux panneaux tout autour. Il est également vidéosurveillé et des vigiles y assurent la sécurité. Malgré ces mesures, la friche est très prisée des amateurs d’urbex dans la région.
La veille du drame, trois adolescents avaient ainsi pu être repérés sur le site, puis évacués. "Ces sites sont très dangereux et il ne faut pas s’y rendre même si on en meurt d’envie" explique Christophe Faverjon, le maire d’Unieux. Il insiste sur l’importance "d’informer et de sensibiliser" les jeunes pour ne pas voir les drames se multiplier.
L'urbex pratiqué de plus en plus jeune
Pour cause, la pratique de l’urbex gagne en popularité, notamment du fait de son exposition sur les réseaux sociaux. Des vidéos grisantes d’exploration qui font rêver les plus jeunes, souvent moins conscients des risques.
"L’urbex devient davantage connu du grand public et cela peut inciter des jeunes à le faire, notamment en voyant des vidéos sur les réseaux sociaux" déplore Aude Le Gallou, une passionnée qui pratique l’Urbex depuis 10 ans. Selon elle, la tendance de l'urbex sur les réseaux pousse à la mise en scène, au mépris des règles de sécurité élémentaire de la pratique.
En avril dernier, un lycéen de 17 ans pratiquant l'urbex, s'était tué en chutant du dôme de l'Hôtel-Dieu à Lyon. Il voulait photographier le lever de soleil.