Lyon-Turin : la ligne TGV "ne se fera pas" déclare le vice-premier ministre italien Di Maio

Encore une attaque contre le projet du Lyon-Turin. Le vice-premier ministre italien Luigi Di Maio affirme ce dimanche 3 février que la ligne TGV "ne se fera pas". Il est en désaccord avec son partenaire gouvernemental en Italie. La France de son côté demande à l'Italie de respecter ses engagements.

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La ligne ferroviaire à haute vitesse Lyon-Turin "ne se fera pas", a assuré dimanche le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, deux jours après que son partenaire au gouvernement, Matteo Salvini, eut réaffirmé son franc soutien au projet. "A la fin, la TAV (non italien pour le TGV Lyon-Turin, ndlr) ne se fera pas", a déclaré le chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), au risque de créer des tensions avec la France mais surtout avec l'autre membre de la coalition au pouvoir, la Ligue (extrême droite) de M. Salvini. "En ce qui concerne la TAV, le discours est clos: nous pouvons simplement dire que tant que le M5S sera au gouvernement, ce chantier ne débutera pas", avait-il déjà dit la veille.

L'annulation de la construction de cette ligne ferroviaire à haute vitesse, qu'il considère comme un gaspillage d'argent public, était l'un des chevaux de bataille du M5S pendant la campagne électorale. Au contraire de la Ligue dont l'électorat, en grande partie situé dans le nord riche et développé de l'Italie, est favorable à cette ligne. "Plus tôt on la fait, mieux ce sera", avait affirmé vendredi M. Salvini lors d'une visite du chantier côté italien, rappelant les "50.000 emplois" en jeu. "Y renoncer et mettre en danger la vie des entreprises me semble peu raisonnable", avait-il ajouté.

Cette prise de position a été vécue comme un affront de la part du M5S, en perte de vitesse dans les sondages face à la Ligue depuis les élections de mars dernier.

Le chef du gouvernement Giuseppe Conte a essayé de calmer le jeu en rappelant dans un communiqué que la décision finale serait prise de manière "transparente", après une analyse du "rapport coûts-bénéfices" commandée par le gouvernement et qui devrait être rendue publique vers la mi-février.

De l'autre côté des Alpes, la ministre française des Transports Élisabeth Borne a invité vendredi l'Italie à prendre rapidement des décisions pour respecter le calendrier. "Il y a des échéances qui nécessitent que des décisions soient prises dans un calendrier compatible avec la mobilisation des financements européens", avait-elle souligné, évoquant la "position claire de la France" sur la poursuite de ce projet.

L'élément central du Lyon-Turin est un tunnel de 57,5 km d'un coût de 8,6 milliards d'euros, qui a commencé à être creusé dans les Alpes des deux côtés de la frontière.

 

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