Les syndicats de la police grenobloise réclament des poursuites judiciaires pour "outrage" contre l'auteur de la fresque dessinée en gare de Grenoble, et ce, même si elle est aujourd'hui recouverte de tags.
"On aimerait qu'il y ait un dépôt de plainte car il y a un outrage évident", a déclaré Valérie Mourier, secrétaire départementale d'Alliance, qui a précisé que cette éventuelle action se ferait au niveau des instances nationales de son syndicat.
"On a demandé au ministre de l'Intérieur de porter plainte pour outrage", a indiqué pour sa part Yannick Biancheri, du syndicat Unité SGP-Police FO, en parlant d'une "image scandaleuse et honteuse".
Les syndicalistes ont indiqué qu'ils devaient être reçus mercredi 29 juin par le procureur de Grenoble. "Mais au début de l'affaire, il nous a clairement dit qu'il n'y avait pas d'infraction", a reconnu Mme Mourier. Lundi, le maire les a accueillis à l'Hôtel de Ville pour leur dire qu'il ne ferait rien pour nettoyer l'oeuvre, se réfugiant derrière la liberté d'expression.
Due à l'artiste Goin, cette fresque représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit "49-3". La femme est accoudée sur les livres "1984" de Georges Orwell et "Le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley.
Ce mardi matin, elle avait été recouverte de dessins de phallus, le mot "police" sur le dos des agents étant noirci ainsi que le titre de l'oeuvre "L'Etat matraquant la liberté". Enfin, un tag "Stand up for the french police" ("Levez-vous pour la police française") a été ajouté, en clin d'oeil à une vidéo qui a fait fureur sur les réseaux sociaux où l'on voyait des supporters irlandais à Bordeaux chanter à la gloire de la police française.