Nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi 28 avril, contre la loi El Khomri à Grenoble, avec un défilé en matinée qui aurait réuni 10.000 personnes selon les syndicats, 3.500 selon la police. Une manifestation marquée par 4 arrestations.
La mobilisation a débuté avec un cortège avant la manif, parti de la MC2 de Grenoble, où s'est installé le collectif "Nuit Debout", pour rejoindre la gare, lieu de ralliement général pour le départ de la grand manifestation qui a serpenté jusqu'à la place de Verdun.
C'est notamment au début du défilé que les forces de l'ordre, en nombre, ont procédé à l'arrestation de 4 personnes qui avaient préparé des projectiles.
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"Gagner le retrait du projet de loi travail est possible", affirme l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) qui souhaite "renforcer les mobilisations" à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.
Cette journée sera suivie d'un 1er mai également focalisé sur le projet de loi. Mot d'ordre: le retrait pur et simple d'une réforme perçue comme trop favorable aux employeurs et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.
Reportage Cédric Picaud et Maxime Quemener
Un mouvement qui dure
Depuis le 9 mars, les opposants au projet de loi travail ont plusieurs fois battu le pavé, parfois salariés et étudiants ensemble, parfois seulement les jeunes, pour demander son retrait. Petit résumé des mobilisations en France:- 9 mars: première contestation dans la rue à l'appel de sept organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de jeunesse (Unef, SGL, UNL, FIDL), avec près de 200 rassemblements et des appels à la grève; 224.000 personnes selon les autorités, entre 400.000 et 500.000 selon les organisateurs.
- 17 mars: mobilisation des jeunes malgré plusieurs amendements portés au texte le 14. Les autorités comptabilisent 69.000 manifestants dans toute la France, dont 9.000 à Paris. La journée est qualifiée de "réussite" par l'Unef, qui recense 150.000 personnes.
La journée est émaillée d'incidents, notamment à Paris, Rennes et Marseille.
- 24 mars: le jour de sa présentation en Conseil des ministres, le projet met dans la rue environ 43.000 jeunes (essentiellement), dont 4.800 à 5.200 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Les organisateurs ne fournissent pas d'estimation.
Certains défilés dégénèrent, notamment à Paris, Nantes et Rouen (une quarantaine d'interpellations). Un lycéen parisien est violemment frappé par un gardien de la paix et la scène, filmée, largement diffusée sur les réseaux sociaux. Le policier sera jugé le 12 mai pour violences volontaires.
- 31 mars: nouvelle journée d'action à l'appel de l'intersyndicale (salariés et jeunes). Le nombre de manifestants double par rapport au 9 mars: près de 390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités. 1,2 million selon les organisateurs.
Le ministère de l'Éducation nationale recense 170 lycées bloqués (sur 2.500). Des incidents éclatent entre manifestants cagoulés et forces de l'ordre, notamment à Paris, Rennes, Grenoble et Nantes. Bilan: une centaine d'interpellations et une trentaine de blessés (des policiers surtout).
- 5 avril: les organisations de jeunesse appellent à défiler. Quelque 23.800 personnes manifestent dans toute la France, dont 3.200 à 3.400 à Paris, selon les autorités, avec des incidents à Paris, Rennes et Lyon et 177 interpellations au total, essentiellement pour "vérification d'identité". Une poignée de jeunes font l'objet de poursuites. L'administration recense 34 lycées bloqués.
La "Nuit debout" s'étend à plusieurs villes comme Rennes, Nantes, Toulouse Lyon où Grenoble entre la place de Verdun et la MC2.
- 9 avril: nouvelle journée d'action unitaire des syndicats de salariés et d'étudiants. Les cortèges réunissent 120.000 personnes dans toute la France, dont 18.000 à 20.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, tandis que les syndicats recensent 110.000 participants dans la capitale.
Des violences en marge des manifestations, notamment à Paris, Nantes, Rennes, conduisent à 27 interpellations.
- 14 avril: nouvelles manifestations de jeunes dans différentes villes, dont 1.700 à Paris, encore une fois émaillées d'incidents et de heurts avec la police.