Invité du Journal de France 3 Alpes, Laurent Reynaud, délégué général de Domaines Skiables de France, a précisé que les modifications du calendrier scolaire ne concernaient pas les vacances de printemps. Or ce sont elles qui mettent en péril un grand nombre d'emplois liés à l'activité touristique.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, avait annoncé mercredi à l'Assemblée que le calendrier des vacances scolaires 2016-2017, qui avait provoqué la colère des professionnels du tourisme de montagne, serait modifié.
"Je modifierai les deux semaines de Noël, en particulier du calendrier 2016-2017, et aussi ce calendrier qui prévoyait d'aller jusqu'à la mi-mai (pour les vacances de printemps)", avait dit le ministre, interrogé par la députée UMP de Haute-Savoie Sophie Dion. "Et je reste disponible pour envisager une réforme plus profonde du temps scolaire à partir de 2015 sur l'année."
Le lendemain, sur le plateau du journal de France 3 Alpes, le délégué général de Domaines Skiables de France Laurent Reynaud a pourtant tempéré la nouvelle. "Ces annonces sont largement exagérées."a-t-il commencé. "Les corrections apportées ne concernent qu'une année, 2016-2017". Une "décision de bon sens" selon lui, mais qui ne réglerait pas le problème principal, celui des vacances de printemps.
D'après le délégué général, il aurait fallu modifier l'année 2015 en tout premier lieu. "Il faut agir aujourd'hui, et pas en 2017"
"Depuis plusieurs années, on nous rabote la saison d'hiver et tout le mois d'avril".
Près de 35.000 personnes travaillent généralement en avril. Progressivement, les contrats de travail de ces gens sont réduits (...) Les calendriers des trois prochaines années reproduisent les mêmes erreurs, des vacances de printemps trop tardives, qui se terminent aux alentours du 10 mai, et qui ne conviennent ni à la montagne ni au littoral...."
Reste le rythme scolaire des enfants. Les syndicats des enseignants ne sont eux pas d'accord pour avancer les vacances scolaires. "Si nous voulons que nos enfants réussissent" a poursuivi Laurent Reynaud, "c'est pour qu'ils aient un emploi, et nous souhaitons aussi que leurs parents aient un emploi".
"L'activité touristique en France, ça représente 7% du PIB, 1 million d'emplois directs et 1 million d'emploi indirects. C'est un impact économique et social à prendre en compte."
Le calendrier sera présenté ce jeudi devant le Conseil supérieur de l'Education.
Les professionnels du ski, qui avaient reçu le soutien d'une soixantaine de parlementaires, avaient demandé en novembre au gouvernement de modifier ses propositions pour la période 2014-2017. Selon eux, le début des vacances de Noël en milieu de semaine gêne les départs, et des vacances de printemps tardives diminuent la fréquentation des stations de ski, qui a chuté de 70% en trois ans pendant la période.
Pour l'année 2016-2017, les vacances de Noël iront du 17 décembre 2016 au 3 janvier 2017. Au printemps, les élèves seront en vacances du 22 avril au 9 mai 2017 dans la zone A, du 15 avril au 2 mai dans la zone B et du 8 au 24 avril dans la zone C.