Un effondrement s'est produit dans la partie italienne du massif du Mont-Blanc, dimanche. Un bloc de glace de 15 000 m³ s'est détaché du sérac Whymper. L'accès à la zone en contrebas du sérac avait été interdit 24 heures auparavant.
Le sérac Whymper de nouveau touché par un effondrement. Quelque 15 000 m³ de glace se sont détachés dans la nuit de samedi à dimanche 18 octobre, aux alentours de 4 heures du matin, dans le secteur de Courmayeur (Italie).
L'alerte a été donnée dès vendredi par la Fondation Montagna Sicura, constatant qu'une partie du sérac devenait instable. Le relevé photogrammétrique montre que l'avalanche de glace s'est arrêtée à une altitude d'environ 2 700 mètres, rapporte l'agence de presse Ansa Valle d'Aosta (en italien).
Effondrements réguliers
La mairie de Courmayeur avait signé vendredi une ordonnance interdisant l'accès à la zone en contrebas du sérac qui domine le couloir central des Grandes-Jorasses, dans le massif du Mont-Blanc. L'accès au chemin qui mène au refuge Boccalatte-Piolti a également été interdit. L'effondrement s'est produit 24 heures plus tard, l'ordonnance va rester en vigueur encore quelques jours.
Montagna: crollata parte instabile seracco Whymper. Circa 15.000 metri cubi, nella notte tra sabato e domenica #ANSA https://t.co/CdyEeKRrqP
— Ansa Valle d'Aosta (@AnsaValledAosta) October 19, 2020
La commune de Courmayeur rappelle que les effondrements, qui se produisent régulièrement sur le sérac, ne risquent pas d'affecter les zones habitées du Val Ferret. Perché à quelque 4 000 mètres, ce glacier froid "croît cycliquement et augmente de volume jusqu'à ce qu'il arrive à un point de non-équilibre, qui se manifeste par une augmentation de la vitesse de déplacement, c'est-à-dire une accélération, qui conduit à l'effondrement", expliquent les chercheurs impliqués dans l'étude du régime thermique de la masse glaciaire au site Montagna TV (en italien).
Le sérac Whymper, sous haute surveillance depuis 20 ans, a connu un gros effondrement en 2014. La moitié du bloc de glace était tombée. "C’est un événement comparable à celui du 30 juin 1998, sauf que tout le sérac était tombé et que l’avalanche était descendue jusque à la vallée", expliquait Marco Vagliasindi, géologue pour la Fondation Montagna Sicura à Montagnes magazine.