Les domaines skiables ont présenté, ce vendredi 2 octobre à Grenoble lors de leur congrès annuel, leurs engagements pour l'environnement. Ils promettent de mieux gérer les ressources en eau, celle des déchets ou encore la consommation d'énergie.
Les exploitants de remontées mécaniques des 250 stations de ski françaises ont présenté vendredi 2 octobre à Grenoble leurs engagements pour l'environnement, une "priorité malgré la crise du covid".
"Nous avons pris du chiffrable et du quantifiable pour ne pas tomber dans l'accusation de +greenwashing+", a affirmé Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France (DSF), lors du congrès annuel de l'association. Ces 16 engagements, décidés collectivement, concernent la consommation d'énergie, la gestion de l'eau et des déchets, la préservation de la biodiversité et des paysages.
M. Maulin a assuré que des ONG comme WWF et Mountain Wilderness pourront en vérifier l'application. Le bilan carbone d'un séjour au ski dépend surtout du transport (60%) et de l'hébergement (35%). Les remontées mécaniques n'y contribuent que pour 2% mais c'est sur cette toute petite portion - la seule qui concerne directement les exploitants de remontées mécaniques - que DSF entend travailler.
Une vitesse des remontées mécaniques réduite
Comme 95% de ce bilan carbone est généré par le damage, l'accent va être mis sur le soutien à la fabrication de dameuses à hydrogène pour avoir un bilan carbone neutre en 2037. D'ici là, les conducteurs de dameuses seront formés à une conduite moins consommatrice en gazole (pour permettre 5 à 10% d'économie). Pour les remontées, qui fonctionnent à l'électricité, la vitesse pourra être réduite en cas de moindre affluence de skieurs et certaines, redondantes, fermées en dehors de la haute saison. "On espère jusqu'à 15% d'économie sur un appareil durant sa saison", a dit M. Maulin.
La gestion de l'eau sera un "point stratégique" car elle participe à la capacité de fabriquer de la neige de culture : la neige sera mesurée plus finement pour optimiser les volumes de neige à produire. De plus, un partage de l'eau avec les éleveurs sera mieux organisé afin de soutenir le pastoralisme en montagne.
Sur la biodiversité, chaque exploitant devra avoir fait d'ici cinq ans un inventaire sur la faune, la flore et les espaces naturels. Et dans le même temps, tous les câbles susceptibles d'être un danger pour les grands oiseaux comme les tétras lyres (Alpes) et les grands tétras (Pyrénées) seront équipés de signalisations.
Sur les déchets, les opérateurs s'engagent à au moins une opération de ramassage chaque année et à sensibiliser les clients. Car "au printemps, on peut trouver jusqu'à 30.000 mégots sous un télésiège de 10 pylônes; or un mégot pollue 1 mètre cube de neige et 500 litres d'eau", selon DSF.
Enfin, pour la préservation de paysages, les remontées abandonnées commenceront à être démontées et enlevées à partie de l'été prochain. Tous les travaux de terrassement seront suivis d'une végétalisation avec des semences endémiques.