Grande première, ce mercredi 17 septembre, partout en France les études des notaires ont baissé le rideau. Des manifestations étaient aussi organisées dans toutes les grandes villes. À Grenoble, la profession s'est rassemblée Place de Verdun. Une délégation a été reçue par le Préfet.
Mobilisés, mais calmement, les notaires et leurs collaborateurs se sont installés au coeur de Grenoble, dès la mi-journée. Ils avaient écrit une motion à remettre lors de leur rencontre avec le Préfet. Un document pour contrer la libéralisation de leur profession dont ils estiment qu'elle mettra leur activité en péril.
Ces notaires protestent en fait contre le projet de réforme des professions réglementées. Elle prévoit, entre autres, de casser leur monopole sur la rédaction d'actes comme les ventes de logements par exemple. Selon l'Inspection générale des finances (IGF), les notaires bénéficieraient de "rentes de situation, d'un monopole de leurs activités et feraient appliquer des tarifs "trop éloignés des coûts réels de production".
Reportage d'Isabelle Colbrant et Dominique Semet
Dans la ligne de mire de ces notaires, le modèle américain, dont ils pointent du doigt les ratés. D'après les statistiques de la Chambre des Notaires, de l'autre côté de l'Atlantique, 3 actes sur 10 sont contestés devant les tribunaux. En France, seulement 9 sur 1100 sont ainsi remis en question. Ils se revendiquent donc comme "un facteur de stabilité sociale".
Ce que les notaires ont aussi pointé au fil de leurs manifestations, c'est le manque de concertation du ministère de l'Economie.
En fin de journée, Bercy a semblé lâcher du lest sur cette réforme des professions réglementées, la repoussant à 2015.