A 19 ans, Vaïna Pelizzari candidate pour la première fois au concours de Miss France agricole 2019. Une manière pour elle de redonner une image positive de son métier mais aussi de prendre confiance en elle.
"Je vois que les agriculteurs ne sont plus motivés et j'ai envie de donner une image positive de ce métier". Vaïna Pelizzari, 19 ans, a décidé de participer au concours Miss Agricole 2019, un concours "purement amical" qui a lieu uniquement sur Facebook depuis 2014. La lauréate de cette 6ème édition sera désignée le 14 décembre, au même moment que la Miss France traditionnelle.
Vaïna est étudiante en alternance à la Maison familiale rurale (MFR) de Chatte (Isère) et apprentie dans une ferme laitière. Elle passe 20 semaines en classe et 27 dans l'exploitation pour préparer son BTS de gestion agricole. À terme, elle aimerait grimper jusqu'au master, devenir exploitante dans une ferme de polyculture- élevage et enseignante.
"Je passais mes journées à la ferme"
Son métier, il y tient comme à la prunelle de ces yeux. C'est le milieu où elle a grandi. "Petite, je passais mes journées à la ferme", se rappelle-t-elle. Et aujourd'hui elle s'attriste de voir que le monde de l'agriculture est souvent regardé d'un mauvaise oeil.Cela faisait trois ans que la jeune femme suivait le concours attentivement. "Je n'osais pas me présenter", confie-t-elle. Car Vaïna manque beaucoup de confiance en elle. Mais la jeune fille a pris son courage à deux mains et a décidé de se lancer dans l'aventure. Pour elle, c'est aussi une manière de montrer une autre image des agricultrices. "On est agricultrices mais on reste des femmes."
Une lutte contre l'agribashing
Le concours débute en 2014 sur la page Facebook VIP (Very Important Paysans). Une agricultrice a l'idée de "faire pareil que Miss France mais avec les agriculteurs" et "ça fait le buzz", raconte Milli Besson, l'actuelle organisatrice des Miss et Mister France agricole. L'idée est médiatisée et les femmes sont contactées par les journalistes. "On avait l'impression qu'on nous donnait la parole pour le première fois", se souvient Milli Besson.À l'origine, l'objectif était avant tout de montrer que ces femmes agricultrices "avaient les pieds dans la boue mais que ça ne les empêchait pas de pouvoir être jolies". Mais, le concours s'empare vite d'une autre lutte : celle contre l'agribashing qui a pris une "ampleur phénomnale" depuis quelques années d'après Milli. "Bien sûr qu'il faut défendre les animaux maltraîtés, dit-elle mais ce n'est pas une raison pour être tout le temps à charge contre les agriculteurs."
Milli a décidé de créer différentes catégories, il n'y a plus que des Miss mais aussi des Mister, des couples, des ados et des enfants. L'organisatrice a fait ce choix pour "rassembler les agriculteurs plutôt que de les séparer".
Une sélection en deux temps
Cette année, 120 candidates environ se sont présentées dans la catégorie Miss. Elles doivent envoyer un texte expliquant leurs motivations et une unique photo d'elles. Pas de robe de haute couture, maillot de bain ou autre tenue exigée. Juste des habits "normaux", raconte Vaïna. La première phase de sélection se joue uniquement sur les réseaux sociaux. Les 20 femmes qui ont le plus de "likes" passent la première étape. Les autres sont éliminées. Puis, un jury choisit par les 100 candidates restantes celle qu'il juge la plus apte à devenir Miss France agricole. Il est composé entre autres d'une ancienne participante à l'émisison L'amour est dans le pré, d'un élu du Lot-et-Garonne Patrick Maurin et d'une professeure en lycée agricole.
L'art de la communication
Le physique est un critère très important, cela va de soi, mais il ne suffit pas. Les candidats doivent montrer une réelle passion pour le monde agricole - "on va voir sur leur profil Facebook s'ils partagent des contenus en rapport avec l'agriculture", explique Milli - ainsi qu'une aisance avec la communication. En effet, ils seront amenés à représenter leur métier lors de certains événements et notamment à rencontrer le ministre de l'Agriculture au salon de l'agriculture.Malheureusement, la jeune Vaïna n'a pas été sélectionnée lors de la première phase de sélection. Deux candidates originaires d'Auvergne-Rhône-Alpes, Noémie et Marie ont, elles, passées cette première étape. Les résultats samedi 14 décembre nous diront si l'une d'entre elles a été nommée miss France agricole.
Mais pour Vaïna, ce n'est pas en vain : participer à cette aventure a été un grand pas pour vaincre sa timidité.