Avec l'arrivée du printemps sonne l'heure de l'ouverture des grands cols des Alpes. Ce lundi 5 avril, le département de l'Isère a commencé le déneigement du col de la Croix de fer, trait d'union abrupte avec le département de la Savoie.
Si le bitume de cette route, prisée des cyclistes et autres deux-roues, est bien dégagé dans son ensemble, il reste parsemé de zones encore enneigées aux pieds des couloirs d'avalanches. Par endroit, la neige peut y atteindre plusieurs mètres de haut.
"On a plusieurs couloirs avalancheux qui sont sur cette route-là, c’est pour ça qu’elle est fermée. Elle est ingérable au niveau des coulées. Ca, c’est une avalanche qui a coulé au mois de février, en plusieurs fois et on voit bien le niveau de la neige : on a à peu près six mètres d’avalanche même si cela a un peu fondu", explique Guillaume Doeuvre, technicien du département de l’Isère, responsable du réseau routier de l’Oisans.
A cette période, le risque d'avalanche est relativement faible, il faut monter à 2000 mètres d'altitude pour trouver beaucoup de neige. Malgré tout, les techniciens du département sont prudents. Ils sont tous équipés d'ARVA (appareils de recherche de victimes d'avalanches) et restent très vigilants.
Alors que le chauffeur du chargeur est à la manœuvre du déneigement, un collègue surveille le secteur et veille sur lui. "En fait moi, je suis la vigie, parce que l’avalanche peut partir de plus haut et y a des blocs de rochers qui peuvent se détacher aussi de la montagne avec le dégel», confirme Rassen Benmamar, technicien du département de l’Isère.
Les hommes sont en liaison radio entre eux, mais également avec les secours (PGHM ou CRS Alpes) au cas où il y aurait un glissement de terrain, une coulée de neige ou un éboulement, et que le chauffeur de l'engin de déneigement se retrouve piégé dans son véhicule.
Le chantier de déneigement du col de la Croix de fer devrait durer environ quatre semaines. Selon Bernard Perazio, vice-président (Sans Etiquette - Divers) du département de l’Isère en charge des routes, "l’hivernalité pour le département c’est en gros 9 millions d’euros, c’est plus de 200 véhicules mobilisés du 15 novembre jusqu’à la réouverture des routes, donc un budget très très important et surtout une mobilisation H24 en lien avec Météofrance et l’ensemble des territoires sur lesquels sont déployés nos engins et nos agents, un travail de tous les jours de façon à assurer la sécurité des usagers ».
Le département de l’Isère gère 4680 km de routes, dont plus de 1000 km à plus de 800 mètres d’altitude.