Ce jeudi 7 janvier, un an jour pour jour après les premiers attentats de Paris, les policiers s'avouent "un peu usés", confie un délégué syndical SGP-Police FO. A Grenoble, comme ailleurs, tous attendent la mise en place des moyens promis.
Interview. Le 7 janvier restera à jamais gravé dans les esprits des policiers comme dans toute la société. A Grenoble, lors de la journée d'hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l'hyper Casher, ils étaient en tête du cortège de la manifestation qui avait rassemblé près de 10.000 personnes.Nous sommes une cible"
C'est qu'en matière de lutte contre le terrorisme, les forces de l'ordre sont en première ligne. "Nous avons tous, ancrées dans notre conscience, la mort d'Ahmed Merabet, -ce policier exécuté froidement dans la rue alors qu'il tentait de s'interposer face aux frères Kouachi devant les locaux de Charlie à Paris-, et celle de Clarissa Jean-Philippe, -abattue d'une balle dans le dos à Montrouge par Amedi Coulibaly-", rappelle Yannick Biancheri, délégué syndical d'Unité SGP-Police FO . "Nous savons que sur ce front-là nous sommes une cible, comme les militaires, on l'a encore vu à Valence ou dans le 18e arrondissement de Paris lors de l'attaque du commissariat."
Et Yannick Biancheri évoque la pression qui pèse sur les policiers: "une fatigue psychologique et physique, qui s'est notamment accentuée avec l'état d'urgence." Selon le syndicaliste, "le ministre en a bien conscience, il a insisté pour que nous puissions au moins passer une des deux fêtes de cette fin d'année chez nous".
"Ces derniers temps nous avons peu de congés et notre hiérarchie à Grenoble n'est pas forcément au même diapason. Or, derrière la tenue, il y a des hommes, des femmes, des familles", souligne le représentant syndical qui a par ailleurs affiché la satisfaction des corps de police "de l'assouplissement du port d'armes et des modifications des conditions de recours à la légitime défense".
Des annonces ont été faites sur l'augmentation des moyens. A Grenoble, comme ailleurs les policiers attendent qu'elles soient suivies d'effet.
Extrait du 19/20 de France 3 Alpes (7/01/16)