Les agriculteurs isérois ont manifesté le mercredi 5 août devant la Direction départementale des Territoires, étranglés par les normes, déstabilisés par la réforme de la PAC, ils ont été jusqu'à murer l'entrée du bâtiment. Retour sur les raisons de leur colère.
Reportage. Le Gaec de l'alambic, c'est l'affaire de Fabien Ageron et de son père Bernard. 50 vaches laitières, une centaine d'hectares de fourrage et de céréales, 10 ha de noyers, une exploitation transmise sur 4 générations qui n'est plus vraiment adaptée à une agriculture moderne, et qui surtout ne répond plus aux normes en vigueur.Construit il y a une quarantaine d'année, le bâtiment est aujourd'hui dépassé, la salle de traite est trop petite, même la fumière aménagée dans les règles de l'art en 2005 n'est plus aux normes.Pour viabiliser l'exploitation, Fabien a investi dans un nouveau batiment : 180 000 euros. Il lui reste maintenant à aménager son espace de travail : 300 000 euros
Des investissements lourds qu'il envisage de financer grâce à un prêt sur 15 ans.Mais d'année en année, ses revenus dégringolent,l es factures s'accumulent, les salaires sur bénéfices ne sont plus qu'un lointain souvenir.
12 607 euros, payés fin juillet - pour la même quantité de lait, le GAEC avait encaissé l'an dernier 16 818 euros... soit : 4000 euros de moins par mois.
Dans 2 ans, Bernard sera à la retraite et s'inquiète pour l'avenir son fils - condamné à investir et travailler plus, produire davantage pour des revenus peau de chagrin..
Reportage de Joëlle Ceroni et Jean-Pierre Rivet