La pratique risquée du BASE jump se développe, et ses accidents tragiques aussi

Le récent décès d'une Américaine sautant en BASE jump depuis le sommet de la Croix des Têtes, à 2.500 mètres sur la commune de Saint-Julien-Mont-Denis, rappelle la dangerosité de ce sport extrême, très riche en adrénaline et de plus en accessible.

La mort d'une Américaine de 35 ans, jeudi 11 août, en pratiquant le BASE jump près de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, a de nouveau placé ce sport extrême sous les projecteurs. 

Ce sport, qui rassemble 10.000 pratiquants dans le monde, dont 300 dans l'Hexagone, s'apparente au saut en parachute, à ceci près que le sauteur ne saute pas depuis un avion ou un hélicoptère, mais depuis une surface fixe et à une hauteur bien moindre (on déclenche le parachute à 100 mètres du sol, contre 800 mètres pour le saut en parachute habituel. L'acronyme BASE signifie "Buildings, Antennas, Spans, Earth" (en français : "Immeubles, Antennes, Falaises, Terre"), soit les types de surface d'où il est possible de sauter.

Pour le président de la ligue de parachutisme Rhônes-Alpes, Pierre Fromentin, "le BASE jump est une activité qui est difficile à gérer parce que n’importe qui peut acheter un parachute et sauter d’une montagne." Impossible, donc, de surveiller chaque sommet pour vérifier qui est apte à s'essayer à ce sport, dont on peut trouver de nombreuses vidéos sur YouTube, avec ou sans "wingsuit" (une combinaison aérodynamique qui permet de mieux planer).

Reportage de Maxence Régnault, Franck Ceroni et Philippe Caillat
Intervenants: Pierre Fromentin, Président ligue de parachutisme Rhône-Alpes; Frédéric Nowak, Parachutiste et ancien base-jumper; Capitaine Patrick Poirot, PGHM de l'Isère

Le sport, connu depuis quelques années, est de plus en plus pratiqué. "Il y a peut etre eu justement un effet de démocratisation et de banalisation de l’activité, observe Frédéric Nowak, parachutiste et ancien BASE-jumper, que ce soit pour les pratiquants nationaux ou pour les pratiquants qui viennent de l’étranger. Une banalisation de l’activité, et également banalité des lieux où on les pratique, les spots."

Ces spots, on en trouve plusieurs dans les Alpes, et la gendarmerie de haute montagne commence à le connaître, après avoir traité plusieurs décès. Toutefois, "on est sur une accidentologie qui est relativement peu importante, de l’ordre de 1 à 2 par an, constate le capitaine Patrick Poirot, du PGHM de l'Isère, pour l’instant on n'a pas encore de vrai recul sur la façon dont les choses évoluent." Mais l'adrénaline du BASE jump fait de plus en plus d'adeptes, et certains sautent de falaises alors qu'ils n'ont qu'une maigre expérience des sauts en parachute. 
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