A Grenoble, l'hôtel du Dauphiné risque fort de devoir fermer après l'arrestation du gérant et d'un réceptionniste soupçonnés de proxénétisme. C'est la volonté de la préfecture de l'Isère après une enquête qui a permis d'entendre une dizaine de prostituées roms.
Ce vendredi 22 mars, c'est le quotidien Le Dauphiné Libéré qui a révélé l'affaire. Le gérant de l'hôtel du Dauphiné, cours Jean Jaurès, a été arrêté mardi dernier avec un réceptionniste de l'établissement. La brigade des moeurs du commissariat de Grenoble enquêtait depuis plusieurs semaines sur les allées et venues dans l'hôtel mais, le jour des interpellations, les policiers ont attendu l'entrée d'un client avec une prostituée "pour établir un flagrant délit", selon le Directeur Départemental de la Sécurité Publique joint par téléphone.
Lors de la perquisition, près de 10.000 euros en espèces ont été retrouvés et une Mercedes, visiblement payée en monnaie sonnante et trébuchante, a également été saisie.
Les enquêteurs se sont ensuite lancés dans une série d'auditions. 10 prostituées roms, dont une mineur, ont été entendues et une trentaine de clients. La majorité a confirmé que les chambres étaient louées contre un billet de 20 euros remis au réceptionniste. Ce dernier a avoué. En revanche, le gérant de l'hôtel a tout réfuté en bloc, affirmant qu'il n'était pas au courant. Les deux hommes ont été libérés et seront jugés fin avril.
Quant aux prostituées, elles devraient toutes recevoir prochainement une Obligation de Quitter le Territoire Français mais, pour celles qui ont "collaboré" avec la police, la date d'effet sera retardée. Lors de leurs auditions, elles ont affirmé ne pas travailler pour une tierce personne.
Ce démantèlement mettra peut-être fin à la présence manifeste des prostituées dans le centre-ville, présence dénoncée pendant plusieurs mois par les commerçants du cours Alsace-Lorraine.