Si certains, comme l’Allier ou la Haute-Loire, avaient plébiscité Marine Le Pen au 1er tour de l'élection présidentielle, au second, les 12 départements d’Auvergne-Rhône-Alpes ont unanimement désigné Emmanuel Macron. Malgré tout, le Rassemblement National y est en progression.
Emmanuel Macron est arrivé en tête du deuxième tour de l'élection présidentielle dans les douze départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais l'extrême droite progresse comme ailleurs en France dans ce territoire réputé modéré. Le président sortant cumule 56,76 % des voix dans la deuxième région française, en recul de plus de dix points par rapport à 2017 (67,13%), avec une abstention plus élevée (25,60 %) que lors des précédentes présidentielles. Le département montagneux et rural de la Haute Loire a connu le score régional le plus serré, avec 50,16% pour Emmanuel Macron et 49,84% pour son adversaire du Rassemblement national (49,84%), séparés au final par 393 voix, avec une abstention inférieure au niveau national (22,76%).
Un très bon score ailleurs
Dans le Puy-de-Dôme voisin, également marqué par une abstention inférieure à la moyenne nationale (24,88%), Emmanuel Macron fait en revanche mieux qu'au niveau national, avec 60,16% des suffrages. En Haute-Savoie - un des départements de la région votant habituellement à droite -, il devance largement Marine Le Pen avec 61,66%. Sans surprise, il fait son meilleur score dans le Rhône (68,66 %) et à Lyon, berceau du macronisme (79,8 %), où il recule cependant par rapport à 2017 (84,11%). A Grenoble, où Jean-Luc Mélenchon l'avait largement dépassé au premier tour avec 38,94%, le président sortant a finalement réuni 78,74% des suffrages - contre 82,67% en 2017. Dans ces deux grandes villes écologistes, Yannick Jadot n'a pas réussi à rassembler au premier tour, n'obtenant que 7,67 et 8,95% des suffrages. La poussée du "vote utile" a aussi profité au leader des Insoumis dans plusieurs villes de taille moyenne.
Vers des alliances ?
Très vite après l'annonce des résultats du second tour, Gregory Doucet, le maire écologiste de Lyon, a appelé de ses vœux une alliance de la gauche pour "imposer une cohabitation à Emmanuel Macron". Parlant sur BFM Lyon, il a invité Jean-Luc Mélenchon qui s'est "imposé comme le leader de la gauche et des écologistes à l'issue du premier tour de la présidentielle", à mener les discussions. Le président LR de la région, Laurent Wauquiez, a pour sa part préféré garder le silence, comme à l'issue du premier tour marqué par la défaite cinglante de la candidate de son parti. Gaël Perdriau, le maire LR de Saint Etienne et président de Saint Etienne métropole a de son côté appelé Emmanuel Macron à "faire le choix de l'unité nationale, celle qui transcende les clivages politiciens, en tendant la main à tous les républicains authentiques qui désirent sincèrement œuvrer au redressement de la France".