Au lendemain de la fin du procès fleuve de Michel Neyret, l'ancien directeur adjoint de la PJ de Lyon, Gilles Guillotin était l'invité du journal de France 3 Alpes. L'ancien commandant de police a été relaxé, tout comme l'autre prévenu grenoblois, Christophe Gavat.
"On a fait semblant d'accepter mais on ne l'a pas fait" explique l'ancien commandant de la Police Judiciaire de Grenoble. En octobre 2012, Gilles Guillotin a quitté ses fonctions pour prendre une retraite anticipée. C'était après avoir été mis en examen dans le procès Neyret.
Le procès a pris fin hier avec ce verdict, 2 ans et demi d'emprisonnement ferme pour Michel Neyret, la relaxe pour Gilles Guillotin et Christophe Gavat.
Les deux prévenus grenoblois étaient accusés d'avoir détourné des scellés de drogue à la demande du Directeur adjoint de la PJ de Lyon. A la barre, les deux hommes ont longuement expliqué qu'ils n'avaient pas obéi, mais qu'ils n'avaient rien dit pour "ménager leurs relations avec leur chef".
Invité sur le plateau du JT de France 3 Alpes, Gilles Guillotin a une nouvelle raconté qu'ils ne voulaient pas s'opposer à Neyret, "qui à l'époque faisait la pluie et le beau temps à Lyon, et dans toutes les antennes de police régionales".
"Je l'ai dit au procès, on peut prendre des risque pour faire briller la police" poursuit l'ancien flic, "mais les conséquences peuvent être énormes". Il l'avoue, ils étaient plusieurs à penser que Michel Neyret "allait trop loin", "mais personne n'osait le lui dire ouvertement".
Au début du procès, Gilles Guillotin a publié un livre, "33 ans flic pour rien?" dans lequel il dénonce le bal des hypocrites, c'est-à-dire l'hypocrisie de la hiérarchie et des magistrats selon lui. "Il y a toute une chaîne, le policier n'est qu'un maillon".
"La gestion d'un informateur par un policier passe par des demandes que forcément Michel Neyret a faites auprès des magistrats" explique-t-il. Ils étaient au courant.
Interview de Gilles Guillotin dans le JT de France 3 Alpes: