C'est un "ouf" de soulagement pour un patrimoine unique en Auvergne. Le moulin Richard de Bas, à Ambert dans le Puy-de-Dôme, connu pour son papier fabriqué à la main, a trouvé un repreneur. Il était géré par une même famille depuis 3 générations, mais des difficultés ont poussé celle-ci à passer la main.
Un nouveau chapitre s’écrit pour le dernier moulin à papier d’Auvergne, le moulin Richard de Bas à Ambert (Puy-de-Dôme). Il change de main, après 84 ans passé dans la même famille. Face aux difficultés financières de ces lieux emblématiques d’Ambert, Pascal Toupin a décidé de prendre la suite pour sauver ce morceau de patrimoine : « Quand j’ai découvert le moulin et son histoire, pour moi c’était évident qu’il fallait sauvegarder le moulin. Il était menacé de disparaître, c’était ça le souci. On va relancer l’activité, il va falloir qu’on embauche des salariés. On a besoin de papetiers, de saisonniers pour la période estivale… Le moulin est amené à être ouvert toute l’année, 7/7j, parce qu’on a une forte demande. »
Un patrimoine mondial
L’entrepreneur ambertois va investir 800 000 euros dans les prochaines années pour conserver le moulin et son musée. Des travaux de réfection sont nécessaires. Des mises aux normes aussi pour permettre au site de rayonner encore. Malgré son péril, il continue d’intriguer, d’émerveiller… Preuve en est cette visite ce jour-là, réclamée par le consul du Japon à Lyon lui-même. « Le papier produit au Japon est aussi classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour nous c’est très important et très intéressant qu’une commune japonaise soit liée à une commune française avec une production de papier traditionnelle », explique Kenji Kuratomi, consul du Japon à Lyon.
Une nouvelle page s'écrit pour le moulin
L’histoire du lieu s’écrira maintenant à plusieurs mains car l’ancien propriétaire, Emmanuel Kerbourc'h, est plus à l’aise, de son propre aveu, pour transmettre l’histoire des lieux que pour le gérer. Il restera salarié du moulin Richard de Bas. Comme un gardien de sa mémoire, de l’âme de son papier toujours là, pour témoigner de son passé et garder un œil sur son avenir. « Un œil bienveillant. Ce sera plutôt un conseil car les nouvelles décisions directoriales vont m’échapper, ce qui est tout à fait normal. Moi, je vais m’employer au mieux à former, à transmettre et à accompagner les nouvelles équipes pour qu’elles reprennent le flambeau.» A ses plus belles heures, le moulin attirait chaque année 100 000 visiteurs. Le chiffre s’est lentement érodé au cours de la dernière décennie. La roue du succès pourrait bien se relancer…