Entre 2016 et 2021 le nombre d'infractions liées à la maltraitance animale constatées par les forces de l'ordre a augmenté de 30%. Jeudi 16 février, à Clermont-Ferrand, des policiers ont été formés sur ce sujet, en lien avec la SPA. La première session a eu lieu à l’Institut national de formation de la Police nationale, dans la capitale auvergnate.
Rolf, 2 ans, est un chien qui a du mordant. Les propriétaires de ce malinois débordés par sa vitalité l’ont confié au Centre national de formation des unités cynotechniques de la police. L’animal est devenu un élément pédagogique d'une formation suivie par une douzaine de policiers venus à Clermont-Ferrand. Les stagiaires sont sensibilisés à la lutte contre la maltraitance animale. Damien Marion, de l’Ecole Nationale de Police de Montbéliard, explique : « Il faut une réponse policière pour écarter l’animal de son propriétaire qui ne s’occupe pas bien de lui et lui porte des sévices. Il y a aussi l’aspect intervention du policier qui doit lui aussi connaître l’animal, ses réactions, le poil qui revient raide sur le dos, les oreilles dressées ».
Des policiers sensibilisés
Comment prendre en charge un petit chien maltraité ? Comment sécuriser un troupeau de vaches égarées ? Les situations sont tellement variables qu’il faut savoir travailler en équipe, en réseau. Marie-Christine Weibel, de l’Ordre National des Vétérinaires, souligne : « Les forces de l’ordre sont très importantes et on en a besoin au quotidien sur le terrain. Mais si elles n’ont pas derrière elles un service de mairie, un vétérinaire, l’Office français de la biodiversité, elles ne sont pas en capacité, toutes seules, de récupérer l’animal, de savoir où le mettre et de savoir le faire soigner ». Jean-Charles Fombonne, président de la Société Protectrice des Animaux, ajoute : « On est une association donc on n’a aucun pouvoir de police. Là, cela nous permet d’avoir des interlocuteurs qui sont formés et qui sont sensibilisés à la cause animale. Il y a un vrai engagement de l’Etat et on s’en réjouit depuis quelques mois. Jusqu’à présent, ce sont surtout les associations qui portent la protection animale et maintenant le ministère de l’Intérieur s’y est vraiment mis ».
"C’est une avancée de voir que les partenariats se mettent en place avec la police"
Les policiers qui participent à cette première sont eux même formateurs dans des écoles de police. Mélanie, en plus de son activité, est membre d’une association qui agit contre la maltraitance. Mélanie, de l’Ecole Nationale de Police de Reims, précise : « C’est une avancée de voir que les partenariats se mettent en place avec la police. Cela va beaucoup nous aider et cela va aider la cause animale ».
Le but est d’avoir 4 000 policiers et gendarmes référents sur tout le territoire français. La graine est plantée. Il ne reste plus qu’à la faire pousser.