Samedi 4 septembre, une réunion s’est tenue à la préfecture du Puy-de-Dôme, en présence du préfet et d’élus. Ils ont parlé à des réfugiés afghans en visioconférence. Tous se mobilisent pour faciliter leur intégration.
Samedi 4 septembre, une réunion a été organisée à la préfecture du Puy-de-Dôme. Le préfet du Puy-de-Dôme, Philippe Chopin, a convié autour de la table Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand, Lionel Chauvin, président (LR) du Conseil départemental et Olivier Stabat, président de l’association CeCler. Ils ont pu échanger en visioconférence avec les Afghans qui ont été accueillis dans le Puy-de-Dôme après leur départ précipité de Kaboul.
Un échange par visioconférence
Cet échange s’est fait à distance car un cas de COVID a été décelé parmi les 50 réfugiés. Une période d’isolement était donc nécessaire pour ces Afghans. En tout, 11 familles ont été prises en charge, dont 26 enfants. Philippe Chopin, préfet du Puy-de-Dôme, explique : « On voulait voir comment ils avaient apprécié l’accueil par l’association CeCler, comment ils allaient, et leur annoncer ce qu’il allait se passer dans les prochains jours, c’est-à-dire qu’ils vont être accueillis à un guichet pour leur demande d’asile. Ils auront la possibilité de déposer leur demande d’asile. Ce n’est pas une obligation mais ils vont tous le faire. Au terme de cette semaine, on verra s’ils ont des intérêts ailleurs que dans le département. Certains vont peut-être partir, notamment pour Paris ». Le préfet détaille quelques profils de réfugiés : « Une des dames est journaliste. Sa sœur est juriste. Elles n’ont pas forcément vocation à rester à Clermont-Ferrand mais vont peut-être partir à Paris. On a déjà des demandes. Il faut déjà que ces personnes déposent leur demande d’asile. Il y a aussi un ouvrier qualifié qui est déjà venu en France et qui a fait venir sa femme et son petit garçon. On va travailler pour eux avec les services sociaux de la mairie, la Mairie et le Conseil départemental. On les a surtout écoutés car c’est important. Ils sont très bien entendus par CeCler, ils ont vu les services de l’Etat mais il fallait qu’ils voient les élus qui vont s’occuper d’eux, qu’ils voient le préfet ».
Ils vont bien mais psychologiquement c’est très difficile
Philippe Chopin poursuit : « Ils vont bien mais psychologiquement c’est très difficile. Les deux dames citées ont une partie de la famille qui est restée en Afghanistan. Elles nous ont dit qu’elles étaient soulagées d’être saines et sauves. Elles pensent beaucoup à leur famille mais matériellement, elles ont été très bien accueillies par ce dispositif. Il faut qu’elles se reconstruisent psychologiquement et qu’elles construisent une vie en France. On a des gens qui ont un métier, un savoir-faire. Il y a un médecin, des journalistes, des chefs d’entreprises. Ce sont des gens tout à fait aptes à rendre à la France ce que la France leur donne, c’est-à-dire l’asile. Ils sont intégrables et on va s’efforcer de faciliter leur intégration ».
Réussir leur intégration
Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand, explique : « Ce qui m’a bouleversé a été de voir qu’il y a des familles qui n’ont pas été regroupées. Cela fait 15 jours que l’on travaille en grande intelligence avec les services de l’Etat et CeCler. Il n’y a jamais eu de problème. Je suis content que, malgré les polémiques, on continue à travailler en intelligence car ici, il n’y a jamais eu de souci. Il y a un travail de recensement. Certains vont partir car leurs familles sont ailleurs. Notre job va être le logement, l’inscription dans les écoles et les crèches pour les enfants, l’intégration. On va sûrement travailler avec CeCler sur les questions de la langue : certains parlent français, anglais mais d’autres pas. On va aussi peser sur les questions d’insertion professionnelle. On est globalement sur des gens qui ont des diplômes, des compétences et des talents. Je ne me fais pas trop de soucis là-dessus ».
Un départ dans l'urgence
Olivier Stabat, président de CeCler, souligne : « On est mobilisés dans l’urgence depuis le lundi 26 août. L’association existe depuis 27 ans et on a géré depuis des années des campagnes d’urgence. On a reçu des familles qui ont fui leur pays très rapidement vers l’aéroport, n’ont pas pu prendre d’affaire. Certains n’avaient même pas de chaussures. Tout le monde a été surpris par l’arrivée des talibans. Ils sont arrivés très fatigués et très marqués. Au bout d’une semaine, il y a beaucoup de bienveillance. Là, ils sont en bonne santé. On a apporté un soutien psychologique et on les sent déjà mieux. Certains sont inquiets car ils ont laissé là-bas leur famille ». Ainsi, dès la semaine du 6 septembre, les réfugiés afghans pourront entamer les démarches pour faciliter leur intégration.