L’UFC-Que Choisir de Clermont-Ferrand a mené une étude démontrant que 26 aliments typiques de l'Auvergne ne sont pas discrédités par le Nutri-Score. Ce dernier désigne l'étiquetage qui pourrait être imposé par les autorités européennes sur les différents produits alimentaires.
Le Nutri-Score stigmatise-t-il les produits traditionnels ? Pour y répondre, l’UFC-Que Choisir de Clermont-Ferrand a mené une enquête portée sur 47 références de produits portant sur 26 aliments typiques de l’Auvergne. Les bons résultats vont à rebours des idées reçues, portées notamment par certains lobbies industriels. Ils défendent ainsi l’application de cet étiquetage nutritionnel comme modèle par la Commission européenne.
En effet, cette dernière doit statuer, d’ici à la fin de l’année 2022, le format du futur étiquetage nutritionnel des produits alimentaires, afin d’aider les consommateurs à équilibrer leur alimentation, "et notamment celle des enfants" souligne Daniel Bideau, vice-président de l’UFC-Que Choisir. Cet outil doit être mis en place afin de répondre à l’augmentation préoccupante du surpoids et de l’obésité, ayant des conséquences délétères sur la santé.
L’objectif c’est d’aller contrecarrer une campagne menée par certains industriels de l’alimentation.
Daniel Bideau - Vice-président de l'UFC-Que Choisir du Puy-de-Dôme
Et pour l’UFC-Que Choisir de Clermont-Ferrand, le Nutri-Score est le meilleur outil car il comporte "un affichage simple et rigoureux, plébiscité aussi bien par les scientifiques que par les consommateurs". Il est déjà appliqué en France et dans six autres pays d’Europe (Belgique, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg et Suisse). Daniel Bideau explique que l’UFC Que-Choisir, qui a mené cette étude dans plusieurs régions de France, a pour objectif de "contrecarrer une campagne menée par certains industriels de l’alimentation […] qui veulent discréditer le Nutri-Score. Alors qu’il est un élément d’information indispensable pour le consommateur".
L’association considère que certains industriels sont "bien décidés à masquer la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits". Les résultats de son enquête montrent que les 26 aliments typiques d'Auvergne se répartissent sur toutes les classes du Nutri-Score. On compte 15 aliments dans les catégories A, B et C, soit une majorité des aliments relevés. C’est-à-dire ceux qui ont la meilleure qualité nutritionnelle et dont la consommation est encouragée par le Programme National Nutrition Santé (PNNS). On relève notamment : la lentille du Puy-en-velay, des viandes Label Rouge telles que l’agneau du Bourbonnais.
Les aliments régionaux dans le Nutri-Score D ou E sont "tout à fait acceptables"
Onze aliments traditionnels se retrouvent dans le Nutri-Score D ou E, notamment les fromages d’Auvergne (St Nectaire, Cantal, Bleu, Fourme d’Ambert). Daniel Bideau se veut rassurant concernant la notation de ces produits. "Même ceux qui sont classés en D et en E sont des aliments tout à fait acceptables, et même recommandés pour les consommateurs. L’objectif du Nutri-score, ce n’est pas d’interdire l’accès aux aliments. C’est d’informer les consommateurs sur leur aspect nutritionnel."
Il est donc logique que le Nutri-Score mette ces aliments, avec des forts pourcentages en matières grasses saturées et en sel, dans les catégories D ou E. Ils sont bons dans le cadre d'une alimentation diversifiée et équilibrée.
L'étude souhaite ainsi aider la Commission Européenne à statuer la généralisation du modèle du Nutri-Score sur les produits alimentaires d'ici la fin de l'année 2022.