ASM Clermont Auvergne - Brive : que reste-t-il du "derby du Massif Central" ?

Dimanche 8 septembre, l'ASM Clermont Auvergne va affronter Brive pour la 100ème fois. Ces matches, surnommés "les derbys du Massif Central" ont une saveur particulière pour les supporters … L'histoire entre les deux clubs date de près d'un siècle … ce qui a laissé des souvenirs.

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Quatre-vingt-dix-neuf matchs, ça forge une histoire ! Alors que la 100ème rencontre opposant l'ASM Clermont Auvergne et Brive se jouera dimanche 8 septembre à 16h50 en Corrèze, ces oppositions ont toujours le parfum particulier des "derbys du Massif Central".

"Ce sont des matchs un peu épiques, des matchs à ne à pas perdre !" explique Thierry Fraisse, président de l'Interclub. "C'est l'histoire, qui fait ça. Il y a quelques dizaines d'années, on était les deux seuls clubs à briller au nord du pays basque, en dehors de Paris ! On voulait montrer que le rugby se jouait aussi dans le centre, et qu'on était capable d'avoir des équipes capables d'avoir du beau jeu." Cette envie d'être le plus valeureux représentant du Massif Central donnait visiblement des ailes aux joueurs : "Il y a des matches qui étaient assez chauds, du rugby qu'on peut plus voir maintenant. Le ballon ne servait presque à rien, c'était une guerre de tranchées. C'était un rugby où il fallait s'imposer physiquement plutôt que balle en main."

Des matchs durs, très physiques devant

D'où ces rencontres âpres. Jacques Reynaud, président du club de supporters "les Vignerons" se souvient : "Avec Brive, à l'époque où ils avaient les Merlaud, Freyssinet, Delfour, c'était des matches durs. C'était très physique devant." Ces affrontements dantesques culminent le 2 octobre 1993 avec une rencontre particulièrement engagée ponctuée de quelques échanges d'amabilités. Bilan : victoire de Brive 36-10, plusieurs fractures, trois cartons jaunes et deux cartons rouges. "Dommage qu'on n'ait pas vu plus de rugby" se désolait le lendemain le commentateur de France 3 dans son résumé.
La concurrence entre les deux équipes se retrouve aussi en tribune : "C'est pas le grand amour entre les deux clubs, à Brive, on n'a pas toujours été bien reçus !" juge Jacques Reynaud. En sens inverse, les Clermontois ne se sont pas non plus privés de chambrer les Corréziens : "Je me souviens surtout du match où ils prennent 60 points à Clermont … (52-7 en avril 2009, NDLR) Le public a chanté le petit bonhomme en mousse parce que Patrick Sébastien était le président". Un petit traumatisme pour certains supporters brivistes qui s'en souviennent encore aujourd'hui. Sur les réseaux sociaux, à l'approche du 100ème derby, c'est même devenu l'affront à laver :
 
Le derby, c'est aussi une question de géographie, de conquête d'un territoire. "Je connais des gens qui sont à Lanobre, à Bagnols, dans le Puy-de-Dôme, qui sont plus portés sur Brive que sur l'ASM … !" témoigne Jacques Reynaud.

Mais le professionnalisme est passé par là. Les équipes sont désormais internationales et le concept de derby a perdu de sa force. Jacques Reynaud trouve même que "c'est un peu excessif de parler de derby ! Les deux équipes aujourd'hui, elles sont loin de ça. Brive est sur deux défaites : ils vont essayer de chercher des points, nous il nous manque des internationaux, on va essayer de gagner malgré ça, c'est ça les enjeux aujourd'hui. Les stars des deux clubs, aujourd'hui, le derby, ça leur passe au-dessus." Thierry Fraisse en convient, la rivalité est moins évidente aujourd'hui : "A une époque les joueurs étaient vraiment du cru, de leur ville. Ce derby avait beaucoup d'importance pour eux. Maintenant, c'est plutôt du côté des supporters que c'est important. Ca a un petit peu tendance à se perdre, mais on essaie de cultiver ça !"

Quant aux statistiques de ces oppositions, elles sont plutôt en faveur des Auvergnats. 99 matchs, 56 victoires clermontoises, 37 victoires brivistes et 6 nuls selon la base de données des supporters de Cyberbougnat.
 

"Il y a eu une période où Brive, quand ils ont gagné la coupe d'Europe, ils étaient au-dessus ... Le reste du temps ça a plutôt été Clermont" juge Thierry Fraisse. Et de conclure : "Celui qui gagnera le 100ème, ça comptera double ! Si Brive gagne, ils vont nous le répéter pendant des années … Il faut qu'on gagne, sinon on va les entendre !"
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