Billets détournés à la Banque de France : les accusés évoquent le "bien-être" à la barre du tribunal de Clermont-Ferrand

Deux anciens salariés de la Banque de France, jugés pour le détournement de plusieurs millions d'euros dans une papeterie de l'institution à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), ont exprimé, jeudi à la barre, le "bien-être" éprouvé en volant des billets usagés.

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Deux hommes de 58 et 59 ans comparaissent devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour détournement de fonds publics entre septembre 2012 et juillet 2014. Ils encourent une peine de dix ans d'emprisonnement. Leurs épouse et ex-épouse et le fils de l'un d'eux sont également soupçonnés de recel.
               
Interrogé par le président du tribunal Michel Boussaroque, René Marlas a répondu qu'il avait dérobé l'argent, en partie pour "l'adrénaline". "Je n'ai jamais pris de drogue mais c'était un état de bien-être. J'avais le coeur qui battait à 100 à l'heure. Ca me faisait ça à chaque fois", avoue l'agent affecté au service gestion des flux.
               
"Qu'est-ce qui motivait le prélèvement ?", lui demande le président. "L'occasion. Ca dépendait s'il y avait une ou deux palettes. S'il n'y en avait qu'une c'était impossible", répond le prévenu. Il affirme "ne pas se souvenir" du nombre de vols commis. "En coupant le film plastique principal, je prenais un paquet. On plongeait fortement les doigts dans le sac", dit-il, en affirmant que son collègue lui avait montré "comment faire".
               
Les deux hommes se rendaient ensuite dans un hangar "qui n'était pas surveillé", enlevaient le plastique des billets avant de se les partager dans le vestiaire. Jean-Pierre Gaude a raconté sa "surprise" lorsqu'un paquet est tombé pour la première fois à ses pieds. "Il n'y avait absolument rien de prémédité. J'étais surpris de voir sortir un paquet de billets de 20 euros. C'était un état surnaturel pour moi", relate ce père de famille aux cheveux grisonnants. Il dit avoir détourné de l'argent à "cinq ou six" reprises.
 
La Banque de France estime le préjudice entre 3,4 et 7,4 millions d'euros. 1,8 million d'euros a été retrouvé : 1,3 million dans un sac remis à un tiers, qui a été mis hors de cause, et 500 000 euros enfouis au fond du jardin de Jean-Pierre Gaude. Les deux hommes ont brûlé chacun plusieurs centaines de milliers d'euros après leur mise à pied et la parution de l'affaire dans le journal La Montagne.
 
Le jugement devrait être mis en délibéré en fin de journée.

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