Ce qu'il faut dire à son enfant s’il a des doutes sur le Père Noël : les conseils d’une psy

Dans pile une semaine, le Père Noël doit débarquer dans les foyers pour apporter les cadeaux. Mais si votre enfant s’interroge sur l’existence de ce personnage, pas de panique, une psychologue vous donne quelques conseils.

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« Dis maman, est-ce que le Père Noël existe vraiment ? » : cette question, votre cher petit vous l’a peut-être posée et vous n’avez pas su quoi lui répondre. Delphine Py, psychologue à Clermont-Ferrand, explique comment réagir à ce genre d’interrogations. La clé est d’abord de bien évaluer dans quelle phase se situe l’enfant. Delphine Py indique : « Il faut d’abord savoir à quelle étape il en est. Entre 3 et 5 ans, les enfants sont sur un développement cognitif qui crée des pensées magiques. Ils n’ont aucune difficulté à accepter des choses qui les dépassent, des choses complexes, avec de l’imagination. Ce n’est qu’à partir de 7 ans qu’apparaît l’âge de raison, avec la pensée critique. C’est souvent vers 6-7 ans que les premières questions vont apparaître. Ce sont des questions très concrètes : comment fait le Père Noël pour emporter tous les cadeaux à la fois, comment fait-il s’il n’y a pas de cheminée ? Lors de ces premières questions, je conseille de retourner la question et de lui dire : et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Si l’enfant trouve sa propre réponse, on s’arrête là. Mais s’il a posé plusieurs questions et demande vraiment si le Père Noël existe, on peut lui dire la vérité et valoriser le fait qu’il entre dans le monde des adultes. Il détient maintenant un secret ».

Valoriser l'enfant

Si la révélation a lieu, il faut valoriser son enfant. Dephine Py poursuit : « On peut valoriser le fait que maintenant il fait partie des grands. On peut essayer de normaliser les émotions. C’est un deuil à faire. C’est normal d’éprouver de la tristesse de ne plus croire. De plus, cela va poser des questions sur d’autres personnages comme la petite souris. Souvent, cela arrive en cascade. Il y a une période où l’enfant est entre les deux, entre la pensée magique et la pensée critique du coup il n’y croit plus mais il continue un petit peu d’y croire. Il rajoute de la magie de temps en temps. C’est là qu’on peut vraiment le valoriser pour qu’il puisse aider les petits à y croire ». Pour les parents, il n’y a vraiment pas lieu de culpabiliser. Une étape est franchie : « Il y a l’idée de l’acceptation de l’enfant qui grandit. C’est une étape normale. On peut même essayer de se rappeler de notre propre parcours par rapport à cela, à quel moment on a cessé d’y croire et de quelle façon. Ce sont souvent de choses dont on se souvient ».

Un âge charnière

L’âge de 7 ans est une période charnière mais il y a des exceptions. Delphine Py rappelle : « Il y a des enfants qui arrivent à cette pensée critique un peu avant 7 ans et d’autres après. Tant que l’enfant y croit et que les copains ne se moquent pas de lui, on peut le laisser croire sans difficulté. Il n’y a pas besoin de faire une révélation ». La psychologue précise que croire au Père Noël ne pose aucun problème : « Croire au Père Noël est purement culturel, mais aussi sous l’influence parentale. Il n’y a aucune obligation à y croire. De la même façon, on fait croire aux sorcières, aux monstres ou aux fées. L’enfant, quand il est petit, n’a pas la capacité de comprendre tout ce qui lui arrive et il va chercher dans l’imaginaire. Cela le fait rêver. Ce n’est pas problématique ».

Une peur naturelle

Delphine Py insiste : « Il y a beaucoup de parents qui se posent la question : est-ce qu’on lui fait croire ou pas au Père Noël ? Chacun y répond en fonction de ses valeurs. J’encourage à faire comme lorsqu’on lit un conte de fées : la légende raconte ou il paraît que…Quand on lit une histoire de sorcières on n’est pas en train de prévenir l’enfant à chaque fois que cela n’existe pas. On raconte l’histoire tout simplement ». Certains enfants sont parfois effrayés lorsqu’ils rencontrent le personnage tout de rouge vêtu. Delphine Py conclut : « Quand on voit le Père Noël dans la rue ou dans les magasins, il ne faut pas forcer l’enfant à lui dire bonjour ou à monter sur ses genoux. En effet, il est normal que les enfants aient peur des personnages grimés, avec une barbe. C’est une peur qui est tout à fait normale. Il ne faut pas aller à l’encontre de cela ». Avec ces conseils, vous êtes prêts à répondre en toute sérénité.

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