Le cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand célèbre cette année son bicentenaire. En plus d'être un lieu de recueillement, cette gigantesque nécropole créée en 1816 est un lieu chargé en patrimoine artistique qui attire les passionnés de belles pierres. Retour sur 200 ans d'existence.
Pour remonter le temps, il vous suffit d'arpenter les allées du cimetière des Carmes. C'est un véritable musée à ciel ouvert. Des Sculptures raffinées, des vitraux magnifiques, des matériaux nobles : Les chapelles du 19ème et du début 20ème sont de véritables trésors architecturaux.
Daniel Lamotte et Pascal Piéra, sont incollables sur ce lieu.
« L’originalité de ce cimetière, c’est l’emploi de ce matériau local qu’est la pierre de Volvic. Elle était particulièrement appréciée pour l’art funéraire en raison de sa couleur mais aussi du fait qu’elle soit considérée comme une pierre éternelle »
Le cimetière rassemble des sépultures ostentatoires au XIXe siècle mais aussi d’autres plus sobres et contemporaines. La création du cimetière des Carmes remonte à 1816, et il a beaucoup évolué depuis.
Pascal Piéra retrace les origines du cimetière. « Il a fallu attendre la période révolutionnaire pour que la ville puisse récupérer un établissement religieux et son enclos – l’ancien enclos du couvent des Carmes déchaussés – et c’est ce site qui a été réutilisé pour aménager ce cimetière. » Passionné par ce lieu chargé d’Histoire, il y a consacré un livre, co-écrit avec Daniel Lamotte.
Le cimetière s'est agrandi au fur et à mesure des années. Avec une superficie de onze hectares, soit l’équivalent de la surface de 15 terrains de football, c'est la plus nécropole de Clermont-Ferrand.
Peuplé d'inconnus, de personnalités, de soldats
De nombreuses personnalités de la région sont enterrées ici : Marcel Michelin, mais aussi le compositeur George Onslow, ou encore Louis Rosier pilote de formule 1. Un hommage particulier est aussi rendu aux soldats tombés lors des guerres. Comme en témoigne un carré de tombes allemandes, datant de la Première guerre mondiale.« C’est parce que nous étions loin du front que nous recevions, en gare de Clermont-Ferrand et par trains entiers, des soldats blessés venant du front, raconte Daniel Lamotte. Ils étaient soignés dans les hôpitaux locaux »
Le temps passe et les sépultures ne sont pas immortelles. De nombreuses tombes sont laissées à l'abandon, car parfois les familles cessent de les entretenir. Autant d’œuvres d’art en danger.
« L’affaire est dramatique, parce que ces personnages ont été tout de même très importants pour l’histoire de notre région, y compris de notre ville, explique Daniel Lamotte, en pointant des tombes envahies par la végétation. Et comme vous le voyez, [de leurs sépultures] il ne reste que des débris »
En partenariat avec l'office de tourisme, Daniel Lamotte fait découvrir le cimetière des Carmes aux visiteurs. La prochaine visite est prévue le 6 novembre. Une façon de porter un autre regard sur ce lieu de souvenir.