Samedi 20 novembre, le Musée d’Art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand inaugure l’exposition « Arts de l’Islam, un passé pour un présent », co-produite par la réunion des musées nationaux-Grand Palais et le musée du Louvre. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une opération nationale pour laquelle 18 villes proposent simultanément un nouveau regard sur les arts et les cultures d’lslam.
C’est une exposition extraordinaire par sa forme qui débute le samedi 20 novembre : pendant 4 mois, l'exposition « Arts de l'Islam, un passé pour un présent » investit simultanément 18 musées en France, dont le Musée d'Art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand. Elle propose au public de découvrir des œuvres rares, issues des collections de musées nationaux comme le Louvre, et de musées régionaux. Elle s'inscrit dans un contexte politique sensible autour de l'Islam, et veut être une ouverture sur la culture islamique, au-delà des questions religieuses. Le public pourra notamment découvrir un olifant en ivoire du XXIe siècle, un lion en cristal d'Egypte, un manuscrit de botanique en langue persane : des trésors de l'art islamique prêtés par des musées nationaux côtoient des objets issus de collections régionales. Une masse d'armes égyptienne a été exhumée des réserves du musée d'art de Clermont-Ferrand. Cécile Dupré, directrice des musées de Clermont Auvergne Métropole, explique : « Il s’agit de montrer des objets qui sont rares dans les collections publiques. Car une masse d’armes de ce type, vous en avez au musée de l’armée à Paris, mais c’est tout, l’autre est ici. Cela nous a permis de réévaluer nos propres collections grâce au fait de travailler avec des spécialistes de cette civilisation. Nous ne sommes pas des spécialistes des arts de l’Islam. Nous étions vraiment heureux de pouvoir enrichir la connaissance sur nos propres collections ». L'exposition est gratuite pour tous les publics.
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L'importance du textile
Tissés en soie de Chine, des tapis turcs et iraniens nous font découvrir la diversité des territoires concernés par l'Islam et dépassent les frontières entre sacré et profane. Une thématique domine dans cette exposition autour du textile, grâce en partie à la combinaison des collections du musée Bargoin et du Musée d’Art Roger-Quilliot. Le textile sous de nombreuses formes, soieries, velours brodé d’or ou d’argent, atteint son âge d’or en art islamique en Turquie, en Iran et en Inde. Christine Bouilloc, directrice du musée Bargoin de Clermont-Ferrand, souligne : « Cela nous parle à la fois de savoir-faire, d’une pratique qui est celle de la prière et cela nous parle aussi de cette multitude de cultures qui se sont croisées, où on a eu des échanges, où on s’est abreuvé d’un motif, d’un savoir, d’une coloration. Ce sont des éléments qui vont avoir un rôle tout à fait religieux mais qui peut aussi devenir un objet décoratif quand il arrive en Europe ».
"On ne fait pas de discours, on montre des œuvres"
L'exposition, commandée par le Premier Ministre il y a moins d'un an, assume son inscription dans le contexte d'élection présidentielle. Ce projet de politique culturelle entend montrer que l'Islam ne se réduit pas à la religion.
Yannick Lintz, commissaire générale de l'exposition "Arts de l'Islam", précise : « Nous parlons d’art, de culture et de civilisation puisqu’il est important aussi de le montrer avec des témoins objectifs, des objets. On ne fait pas de discours, on montre des œuvres. Cela permet de rappeler et de faire connaître à travers ces œuvres quelques réalités qui viennent un peu en contradiction avec les idées reçues. L’art islamique n’est pas qu’un art religieux, on le montre ici. Il peut être religieux ou profane. Il peut montrer la figure humaine, le prophète. Ce sont de magnifiques objets qui se sont nourris au cours des siècles de l’Europe et de la Chine. Ca n’est pas un monde fermé sur lui-même dans ce fameux choc des civilisations. C’est un monde ouvert, un monde d’échanges ». L’exposition est ouverte au public à jusqu'au 27 mars au Musée d'Art Roger-Quilliot de Clermont Ferrand.