Retour d’une sculpture gallo-romaine à Clermont-Ferrand. Le musée Bargoin a fait l’acquisition d’une pièce exceptionnelle « Jupiter et l'anguipède » qui va enrichir ses collections archéologiques. Avant sa restauration, le public pourra la découvrir gratuitement pendant quatre mois.
Il est arrivé mardi 29 janvier dans la nuit, à Clermont-Ferrand. Un étrange équipage vient de loin... du 2ème siècle après Jésus-Christ ! Quand la statue est enfin dévoilée, les spécialistes du monde gallo-romain sont fascinés. Au pied de l’impérieux Jupiter, se trouve un intriguant personnage que l’on appelle l’anguipède. « C’est un géant qui sort de terre et qui représente les forces telluriques et qui va être terrassé par le cheval, en fait par Jupiter et son cheval, explique Bertrand Dousteyssier, maison des Sciences de l’Homme Université Clermont Auvergne. C’est quelque part l’allégorie du Dieu suprême qui va terrasser les forces souterraines ».
D’où vient cette statue ? C’est un paysan qui la retrouve dans son champ, en 1849, près de Billom dans le Puy-de-Dôme. Une découverte dans la presse de l’époque. « C’était un agriculteur, Monsieur Brunel, on a son nom et avec sa famille, pendant une vingtaine d’années, on sait qu’il a promené de villes en villes cette statue, raconte Marie Bèche-Wittmann, responsable Département Archéologie Musée Bargoin Clermont-Ferrand. Elle n’était pas alors interprétée comme un dieu Jupiter terrassant un monstre, mais comme l’empereur qui terrasse le barbare. Pour 10 centimes, les gens pouvaient venir l’admirer ».
Depuis le XIXe siècle, la statue avait disparu dans des collections privées. Jusqu'en décembre 2018, lors d'une vente aux enchères chez Drouot, le Musée Bargoin en fait l'acquisition.
Le cavalier et l'anguipède, sculptés il y a 19 siècles, font enfin partie du patrimoine. Jupiter est revenu sur ses terres.