Après l'abonnement des vélos en libre-service, les transports en commun de Clermont Auvergne Métropole peuvent-ils devenir gratuits ? C'est en tout cas ce qu'une étude devra éclaircir à partir de septembre 2019, mais la mesure ne fait pas consensus chez les élus.

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La métropole de Clermont-Ferrand a lancé un appel d’offres pour une étude globale d’impacts sociaux, économiques et environnementaux qu’entraînerait une gratuité des transports pour les usagers. Un bureau d’études choisi en juin sera chargé de travailler pendant 6 mois sur le sujet pour des conclusions attendues début 2019.

Actuellement, les usagers contribuent par leur ticket ou leur abonnement à hauteur de 10% du coût total des transports, 15 millions d’euros sur un budget global de 142 millions d’euros en 2017.

Cette étude fait écho au « pacte de gratuité » esquissé dans la 22e proposition issue en novembre 2016 des rencontres citoyennes de la mobilité, organisées par la ville et l’agglomération d’alors.


C’est donc 18 mois plus tard que la proposition revient sur le devant de la scène, sans doute pas un hasard de calendrier : le sujet fait beaucoup parler au niveau national, depuis la décision de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse de lancer en mars 2018 leur propre étude sur la gratuité des transports dans la capitale.

François Rage, vice-président (PS) chargé des mobilités à la métropole, alerte sur la comparaison qu’on serait tenté de faire : « L’idée sous-jacente est d’instaurer un péage urbain pour financer la gratuité du métro à Paris, il est hors de question de le faire à Clermont ! ». L'élu cournonais préfère une logique de progressivité dans la tarification à la gratuité pour tous : « Nous avons déjà mis en place depuis 2015 une tarification solidaire en fonction du quotient familial des usagers : moins de 4 euros par mois pour les plus faibles revenus ». Il rappelle par ailleurs la mise en place de la gratuité en cas de pics de pollution, des transports scolaires vers les équipements sportifs, de la gratuité de l’abonnement aux vélos en libre-service…

15 millions d'euros à trouver


Cyril Cineux, adjoint PCF aux transports de Clermont-Ferrand et farouche partisan de la mesure, met lui en avant les conséquences sociales et environnementales : « Les transports en commun doivent devenir un espace public à part entière et un lieu de mixité sociale ». Les exemples de Châteauroux, Dunkerque et Aubagne sont prometteurs pour l’élu. "Cela peut redonner du pouvoir d'achat aux gens et relancer l'économie locale: à une plus petite échelle, le bus de nuit BEN gratuit pour les étudiants leur a permis de pouvoir consommer dans les bars en ville." L'adjoint en est sûr, "ces 15 millions d'euros, on peut les trouver tout en assurant un transport de qualité".

François Rage rétorque que les communes qui l’ont appliqué n’ont pas vu la circulation automobile diminuer et ont limité leurs investissements en infrastructures, alors que de nouveaux projets devraient être annoncés dans les prochains mois et que le tramway doit subir des travaux cet été.

La mesure est loin de faire l’unanimité au sein de l’exécutif métropolitain. Le maire de Clermont-Ferrand et président de la métropole Olivier Bianchi (PS) a souhaité ouvrir le débat avant de trancher au début de l’année 2019.

 

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