Clermont-Paris : réduire les pannes, le défi du nouveau centre de maintenance de la SNCF

La SNCF vient de mettre en service un nouveau centre de maintenance à Clermont-Ferrand pour accueillir les futures rames Oxygène et relancer la ligne Clermont-Paris en souffrance depuis trop longtemps.

À l’échelle de la modernisation de la ligne Clermont-Paris, c’est juste un maillon. Mais ô combien essentiel et qui mérite qu’on s’en réjouisse. Qu’on s’y attarde un peu avec le présent article. Ce sont de bonnes nouvelles pour aider à patienter encore, après les pannes récurrentes que ce train rencontre depuis tant d’années.

Voici cette histoire d’apparence anodine mais qui sera très attendue par tous les clients – mécontents - de ce Clermont-Paris qui défraye tant la chronique : vendredi 8 mars 2024, la SNCF a été fière de montrer aux médias son tout nouveau centre de maintenance à Clermont-Ferrand, sous l’œil attentif du n°2 de la SNCF, Alain Krakovitch. Un centre de maintenance conçu spécifiquement pour les futures rames Oxygène, actuellement en test en République tchèque. 12 rames qui devraient être déployées entre Clermont et Paris d’ici 2025.  

Sous tension

Ces rames fabriquées par un constructeur espagnol sont entièrement électriques. Le vieux centre de maintenance des Corail et autres TER, situé au cœur de la gare de Clermont-Ferrand du côté du parking, a été revu de fond en comble. La première grande innovation a été l’électrification des 4 voies pour que les rames Oxygène puissent s’y rendre. Elles seront mises sous tension samedi 10 mars à 5h30 pour accueillir les trains actuels, avant l’arrivée des rames toutes neuves dans deux ans.

« Nous faisons de la maintenance pour le confort du client : le contrôle des sièges, des tablettes, des housses, des portes intérieures et extérieures, le chauffage, la clim, l’éclairage », détaille Franck Oviste, dirigeant de l’unité opérationnelle TER et Intercités Auvergne. « Nous avons également une fosse qui permet de contrôler toutes les parties mécaniques : essieu et bougies des trains. »

"L'entretien, c'est 7 jours sur 7"

8 personnes travaillent dans ce centre de maintenance modernisé. « Un dépanneur expérimenté nous a rejoints l’année dernière de la région parisienne qui nous a apporté un vrai plus pour ce qui concerne les dépannages », ajoute Franck Oviste.

Face aux pannes incessantes du Paris-Clermont, la SNCF tient à montrer qu’elle met les moyens : « Tous les jours, nous avons en maintenance un coupon [un convoi avec un nombre variable de voitures NDLR ], y compris le week-end. La nuit on fait un peu de réparations mais l’entretien, c’est 7 jours sur 7. »

Ce centre de maintenance flambant neuf dispose aussi d’une station de lavage dernier cri qui récupérera 70 % de l’eau utilisée. S’y ajoute une zone d’avitaillement adaptée aux trains Oxygène pour toute la gestion des WC, de l’approvisionnement en eau ou même du sable qui sert dans le système de freinage.  

Un investissement total de 6 millions d’euros qui complète les 760 millions d’euros pour la remise à niveau de la ligne (rails, signalisation ferroviaire, aiguillages, systèmes de sécurité, barrières de passages à niveau). Des travaux actuellement en cours.

Grandes ambitions

« Avec le déploiement des nouvelles rames, nous aurons fait un grand pas », souligne Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités. « Elles vont apporter plus de fiabilité, plus de confort. L’investissement de près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la ligne va aussi apporter de la fiabilité. Après, on sait que dans un système ouvert, on aura toujours des aléas. C’est pourquoi il faut qu’on travaille encore sur la gestion de crise et la gestion opérationnelle. »

La SNCF a même de grandes ambitions pour  la ligne Clermont-Paris : « J'aime dire qu'il faut qu'on essaye de se rapprocher des standards d'une ligne à grande vitesse à 200 km/h » , annonce Alain Krakovitch. « Je pense qu'avec cette ligne et ces aménagements, il faut que nous ayons les niveaux de robustesse d'une ligne à grande vitesse. »

Une ligne à grande vitesse mais pas à TRES grande vitesse. Après les travaux, il faudra toujours 3h10 pour faire Clermont-Paris.

Propos recueillis avec Stéphane Trenteseaux, Romain Leloutre, Mathieu Verlaine pour France 3 Auvergne

 

 

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