Ils étaient montés à Paris pour une session studio très attendue. Mais le coronavirus COVID 19 est passé par là. Résultat : il sont quatre artistes en résidence forcée, tout près de la coopérative de mai à Clermont-Ferrand. Un huis clos prolifique qu’ils ont baptisé la "Confinerie".
Chacun aurait pu regagner ses pénates en rentrant de la capitale. Un enregistrement écourté, des festivals qui s’annulent à la chaîne. Le plus déçu, c’est Dougue. Le Clermontois était à l’affiche du Printemps de Bourges en avril après sa sélection aux Inouïs. Avant de se faire piquer la vedette par le coronavirus.
La copine laissée seule à l'appartement
Dans la bande, il y aussi Samuel, manager du label EDM, un producteur Zicol et un DJ Cousin Vic. "Quand la Coopérative de mai nous a proposé de s’installer au Pavillon Invader, j’ai culpabilisé de laisser ma copine seule à l’appartement, explique ce dernier. Mais c’est elle qui a fini de me convaincre de m’installer ici ».
Les garçons décident de s’enfermer rue Serge Gainsbourg et de faire du son. Avec tout le matériel à disposition pour continuer à travailler. Pas de visite de potes, pas d’apéro en terrasse, rien. Une vie d’ermites au service de la musique. « Ca nous pousse à aller plus loin, à repousser nos frontières sans être parasités par la vie extérieure », remarque Sam.Conscients de leur bonheur, ils partagent tous les deux jours leur quotidien mouvementé dans une vidéo postée sur youtube. Un journal de confinement un peu "bordélique", entre la websérie et la téléréalité. C’est Zicol qui s’y colle. Tournage, montage et dérushage.
« C'est histoire de donner un peu de joie dans les chaumières, de montrer que la vie continue malgré tout ! » Horoscope, recettes de cuisine, démo de partie de Fifa improbable (PSG-Wuhan…), et cerise sur le gâteau, des lives à suivre en direct sur instagram, tard dans la nuit.
« Ce confinement est une opportunité incroyable. C’est un rêve pour un beatmaker comme moi de rester là pendant des semaines sans mettre le nez dehors, explique Cousin Vic. C’est tout de même un peu particulier. On ne peut pas être mieux alors que le moment est grave »
Le DJ clermontois aujourd’hui installé à Lyon devait partir cette semaine en Russie pour le Somatic festival à Saint-Petersbourg. Festival lui aussi annulé pour les mêmes raisons. L’organisation m’a demandé de leur envoyer un live. « Hier avec Zicol, on a produit deux morceaux en 24 heures. On n’arrête pas. »
S’ils continuent à ce rythme-là, il leur faudra bien des vacances après le confinement…