A Clermont-Ferrand, l’épidémie de COVID progresse comme partout ailleurs. Pour preuve, les prélèvements positifs sont en nette augmentation au laboratoire Gen-Bio. Il doit s’adapter à une hausse importante de son activité.
La cinquième vague de COVID est-elle en train de menacer l’Auvergne ? Il y a des signes qui ne trompent pas. Au laboratoire de biologie médicale Gen-Bio de Clermont-Ferrand, le constat est le même : une reprise de l’épidémie se fait sentir. Thomas Duret, biologiste et directeur général de Gen-Bio, indique : « Depuis environ quinze jours, on ressent la cinquième vague mais cela s’est vraiment accéléré en fin de semaine dernière, avec une multiplication par deux de la demande de rendez-vous pour les tests PCR. On a également une augmentation du taux de positivité qui est passé de 2% au début du mois de novembre, à près de 8% mercredi 24 novembre. Le taux de positivité est revenu à un niveau très élevé, comparable à différentes vagues. On est montés à 15% lors de la deuxième vague. Là, on sent une très nette accélération ». Cette hausse de l’activité en laboratoire vient confirmer des indicateurs épidémiologiques en hausse depuis la fin novembre dans les quatre départements auvergnats. Pour la semaine glissante du 15 au 21 novembre, Santé Publique France indique un taux d'incidence de 133,6 pour 100 000 habitants, pour la métropole de Clermont-Ferrand. Il est de 152,5 dans le Puy-de-Dôme.
De nombreux cas symptomatiques
« Beaucoup de personnes symptomatiques viennent prendre des rendez-vous. Il y a d’autres viroses mais aussi des symptômes liés au COVID. Cela augmente la demande de tests PCR pour pouvoir s’isoler ensuite » précise Thomas Duret. Dans les différents sites du laboratoire, on pratique à Clermont-Ferrand environ 600 prélèvements PCR par jour. C’est comparable, pour cette semaine, à une situation connue avant l’été 2021. Thomas Duret détaille le profil des patients qui viennent pratiquer un test dans son laboratoire : « Dans l’immense majorité, il s’agit de tests remboursés. Ce sont des gens qui répondent aux critères d’éligibilité à la prise en charge : vaccinés, mineurs ou sur ordonnance. Cela représente 98% des cas ».
"On ne s’attendait pas à une telle reprise du taux de positivité"
De l’aveu-même du directeur général de Gen-Bio, une telle recrudescence épidémique n’était pas prévisible : « Très sincèrement, on ne s’attendait pas à une telle reprise du taux de positivité. En effet, le taux de vaccination est l’un des plus élevés d’Europe. Il faut savoir qu’on est dans une période hivernale qui est propice aux transmissions virales. Il y a probablement un relâchement des gestes barrières à l’origine de la transmissibilité du virus ».
Des recrutements en cours
Par conséquent, sur les différents sites de prélèvement à Clermont-Ferrand, le laboratoire doit réorganiser son fonctionnement et attend des renforts en personnel : « Il y a un impact très fort à nouveau, sachant qu’il y a des tensions extrêmes dans les recrutements et la disponibilité de personnels habilités aux prélèvements. On travaille énormément et on met tout en œuvre avec notre service ressources humaines pour pouvoir assurer cette forte demande. On a des recrutements en cours. On a lancé une dizaine de recrutements, à la fois sur la partie prélèvements mais aussi sur la partie technique car on fonctionne en 24h/24 et 7 jours sur 7. L’augmentation de l’activité nécessite de renforcer les équipes. Si la situation s’aggravait, avec le recrutement de cette dizaine de personnes, on serait en capacité de faire face à toute la période hivernale ».
La présence du variant Delta confirmée
Thomas Duret rappelle que ses équipes veillent à bien respecter les consignes sanitaires lorsqu’elles accueillent du public : « On est toujours sur le port du masque, le respect des gestes barrières. On n’a pas diminué nos équipements de protection et la sécurité dans les centres de prélèvements, à l’intérieur de l’entreprise ou à l’extérieur ». Gen-Bio dispose d’une plateforme qui séquence le virus pour rechercher les variants. Thomas Duret conclut : « Actuellement, c’est toujours le variant Delta qui est quasiment unique à circuler sur le territoire ». Dans 98% des cas, c’est toujours ce variant qui circule. Un nouveau variant n’a, pour l’heure, pas émergé, selon le directeur du laboratoire.