COVID 19 : le CHU de Clermont-Ferrand déclenche le niveau 1 du plan blanc

Mercredi 14 octobre, la direction du CHU de Clermont-Ferrand a annoncé que le niveau 1 du plan blanc avait été déclenché pour adapter l’organisation et répondre à la demande régionale dans un contexte d'épidémie de COVID 19. 
 

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La direction du CHU de Clermont-Ferrand a tenu une conférence de presse mercredi 14 octobre afin de faire le point sur la situation de l’établissement dans le contexte d'épidémie de COVID 19. Didier Hoeltgen, directeur général du CHU a indiqué que le niveau 1 du plan blanc avait été déclenché, afin d’adapter l’organisation et de répondre à la demande régionale. Il s'agit d'un niveau de mobilisation, qui précède le niveau 2, de situation de crise. En temps normal, le CHU enregistre 150 arrivées de patients par jour, soit un besoin journalier de 40 à 60 lits. En cette période d'épidémie de COVID, le directeur de l'établissment insiste : "Il faut maintenir les activités programmées. Les places en réanimation se réduisent". Le nombre de lits de réanimation disponibles va pouvoir passer de 83 à 100. Didier Hoeltgen, directeur général du CHU  a indiqué : « Le niveau 1 du plan blanc est une façon de se mobiliser et d’organiser les choses pour prendre des mesures internes, pour redéployer des lits, pour se préparer vis-à-vis d’une éventuelle vague qui va sans doute arriver. C’est un niveau de préparation. La situation est telle qu’on doit avoir l’activité classique de prise en charge des patients et qu’on a l’activité COVID, qui est spécifique à la situation qu’on vit, et peut-être que demain on aura l’activité de la grippe. On sera dans une situation particulière. On a aussi notre fonction de CHU, d’être au support pour l’hôpital du Puy-en-Velay, d’Aurillac, de Montluçon, de Vichy, de Moulins, de Thiers par exemple ».

On est raisonnablement prêts

Il a ajouté : « On est raisonnablement prêts. On est confiants, on est solides sur nos appuis mais en même temps, on sait aussi que c’est compliqué. Ce qu’il faut gérer maintenant c’est la durée. C’est un travail dans la durée, dans la coordination, ensemble. Quand on a du stress, de la fatigue et que ça dure, c’est là que les organisations se délitent un peu, que les conflits reviennent, que les discussions sont compliquées et que l’absentéisme revient. C’est important d’essayer de s’inscrire dans la durée et de gérer cela. Par exemple, on a décidé que chacun devait prendre ses repos, justement pour que l’équipe du repos puisse relever l’équipe au front ». Il a précisé que la plateforme de dépistage enregistrait 1 000 tests par jour, et il espère qu’elle en fasse 1 500 à 2 000 par jour, avec un fonctionnement des équipes 24h sur 24.  

Des patients en provenance de la Loire et de la Haute-Loire

Didier Hoeltgen, directeur général du CHU, a ajouté : « Il y a 2 jours, nous avons accueilli 2 patients de Saint-Etienne, et hier, un patient en provenance du Puy-en-Velay. Aujourd’hui 2 nouveaux patients de Saint-Etienne doivent arriver et 2 autres arrivées d’ici la fin de semaine sont possibles ». Pour Didier Hoeltgen, directeur général du CHU, « La grande différence avec la première session, la première vague, est que c’était des vagues de médecine de guerre et de délestage qui étaient énormes. C’était une médecine de guerre de crise. Là nous avons des transferts perlés, d’aménagement des réanimations et finalement de gestion de la charge de travail. Là c’est quelque chose de plus méthodique, de plus perlé, de plus organisé. C’est aussi le signe qu’on n’est pas encore dans la grande vague ». Le directeur général du CHU a souligné que 76 personnes avaient été recrutées dont 26 techniciens de laboratoire. Pas moins de 41 personnels soignants ont été recrutés sur des postes vacants. Environ 60 personnes ont été formées pour intervenir en réanimation. Il a précisé qu’un roulement des vacances du personnel allait être mis en place. Les écoles d'infirmières et d'aide-soignantes vont être sollicitées. "Nous envisageons que ces écoles soient mobilisées par roulement pour que les stages de ces personnels en formation soient des stages concrets. Quel meilleur stage que d'être dans la bataille ?".

Eviter les déprogrammations

Le Pr Henri Laurichesse, président de la Commission médicale d’établissement, a rapporté que le taux de positivité des patients testés augmente. « Il est de quasiment 10%, il a doublé en un mois et demi ». Il a ajouté : « Ce qui est critique c’est notre capacité à transférer les patients qui vont mieux en filière gériatrique ou SSR (NDLR : activité de soins de suite et de réadaptation), afin de maintenir l’offre de soins. Nous allons avoir quelques semaines difficiles. Notre autre défi est d’essayer de maintenir l’accès aux soins à tout le monde. Cela demande de la fluidité. Nous avons besoin de l’entraide des établissements de proximité. Saint-Etienne, Grenoble et Lyon ont eux déprogrammé. Nous allons essayer de l’éviter ». Le Pr Henri Laurichesse a insisté sur la nécessité de réduire la transmission du virus. « Toutes les rencontres sont à risque » a-t-il indiqué.

On s’engage vers une bataille de longue durée

Le Pr Ousmane Traoré, chef de service en hygiène hospitalière, a pris la parole afin d’indiquer : « J’ai le sentiment qu’on s’engage vers une bataille de longue durée. Mais on n’est pas dans la configuration de la première vague. La montée est inexorable. Elle peut s’apparenter à un faux plat montant, qui peut être très long et très dur ». Il a rappelé : « On s’approche de l’hiver, qui est toujours une période propice aux virus respiratoires comme la grippe. Le tableau va être compliqué. Il faut plus se préparer à un marathon qu’à un sprint ». Il a appelé à la vaccination contre la grippe, principalement pour les populations à risque. Il a insisté : « En hiver, les atmosphères sont plus confinées : c’est un facteur de risque majeur de circulation du virus. Il faut être vigilant lors des rassemblements familiaux à l’intérieur ». Il a souligné : « Je suis relativement confiant car on a plus de temps, tout en sachant les difficultés évidentes. Tout l’hiver ça va être compliqué. Mais on a l’expérience de mars et avril. Le défi c’est aussi la déprogrammation, les autres patients. On ne pourra pas arrêter l’activité pendant 6 mois ». Enfin, le Pr Henri Laurichesse a conclu qu’un vaccin n’allait pas être prêt tout de suite et que la bataille allait être longue.
 
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