COVID 19 oblige, les comités d’entreprise ont dû bien souvent renoncer à leur arbre de Noël. A Clermont-Ferrand, c’est le cas de plusieurs CSE (comités sociaux et économiques) qui sont contraints de revoir le programme de leurs festivités habituelles.
Depuis quelques jours, depuis Chamalières, Jérôme Dargent, secrétaire adjoint du CSE (comité social et économique) de la Banque de France, multiplie les coups de téléphone. Une course contre la montre s’est engagée : elle vise à maintenir le traditionnel spectacle de fin d’année, en dépit de la crise du COVID 19. Il raconte : « Nous sommes en train de nous battre pour essayer de maintenir le spectacle de Noël. Nous souhaiterions le faire le 20 décembre au Sémaphore de Cébazat. On attend 500 personnes. Le gouvernement a annoncé un plan de déconfinement et indiqué que le 15 décembre, si les indicateurs sont bons, on pourra rouvrir les salles de spectacle. Les artistes sont d’accord. Le protocole sanitaire sera très renforcé. On veut se battre pour maintenir ce spectacle. Cela fait plus d’une vingtaine d’années qu’il est proposé. Ce serait dommage de ne pas le faire cette année ». Le spectacle est habituellement proposé aux salariés des sites de la Banque de France de Chamalières et de Vic-le-Comte. « Cela représente 700 personnes à Chamalières et 200 à Vic-le-Comte. Le CSE est financé grâce à 2,4% de la masse salariale » confie-t-il.
Des spectacles annulés chez Michelin
Michel Desormière, secrétaire général du CSE Michelin, a dû la mort dans l’âme faire une croix sur les spectacles de fin d’année de la manufacture clermontoise. Il explique : « Nous proposons habituellement plusieurs spectacles de Noël, dont un pour les 0-5 ans, avec une troupe de la région. Il attire environ 800 enfants. On a essayé de le maintenir jusqu’à très récemment mais vu les contraintes, on a préféré l’annuler. Il faut que l’on puisse garantir la sécurité des parents et des enfants. De plus, on a potentiellement des parents qui sont inquiets et qui ne viendront pas. Il y a un deuxième spectacle pour les enfants de 5-11 ans. On travaille avec un inter CE, Cezam. Les contraintes gouvernementales interdisaient des jauges de plus de 1 000 personnes. Sezam a donc annulé car on attendait 2 000 à 3 000 personnes environ ». Il ajoute : « De plus, on proposait un troisième spectacle en partenariat avec La Comédie de Clermont-Ferrand. Le Slava snow show. On avait privatisé une représentation pour proposer le spectacle à un tarif attractif. Là aussi ça a été annulé. Le COVID 19 nous fait renoncer à tous les événements un peu de masse que l’on a. On a aussi un marché de producteurs qui a été annulé ».Une jolie cagnotte
Renoncer à certains événements a permis à certains CSE de constituer une véritable cagnotte. C’est le cas pour le CSE de la marque au Bibendum, où la somme économisée est plutôt rondelette. Mais la culture du secret propre à Michelin oblige les dirigeants du CSE à en taire le montant. « On se retrouve avec un cagnotte. Ce montant est relativement conséquent. On va avoir environ 14 % de la dotation annuelle qui va être économisé. Ce n’est pas tout dû à Noël, mais aussi aux annulations des colonies de printemps, des voyages en avion pour les vacances d’été. Mais on n’est pas dans une logique de redistribution financière. On réfléchit à des actions pour 2021 » indique Michel Desormière. Une solution de compensation a été trouvée chez Michlelin : « On offre aussi aux enfants des chèques cadeaux. Cette année, le montant va être augmenté. Ce n’est pas une véritable compensation car ce ne remplacera jamais cet esprit de fête et de lieu de cohabitation sociale. Habituellement, la dotation est de 30 ou 40 euros et cette année elle sera de 50 euros pour les enfants jusqu’à 13 ans ».A Clermont-Ferrand, 10 583 salariés bénéficient des activités du CSE Michelin. « L’ADN de nos actions est le lien social et de pouvoir offrir à tous des moments de fête. On est très perturbés par cette crise qui nous touche. Ca nous pousse aussi à inventer de nouveaux modes de développement et à être créatifs dans nos offres. On est très motivés pour réenchanter l’année 2021 » indique le secrétaire général du CSE Michelin. Il précise : « Un CSE comme le nôtre fonctionne avec deux budgets. Il y a le budget des activités économiques, qui représente 0,22% de la masse salariale. Il y aussi un budget pour les activités sociales et culturelles, qui est le fruit d’une négociation entre les syndicats et la direction de Michelin. Cet accord date de 1968 et n’a pas été réévalué depuis : il est de 1,28437% de la masse salariale ».Réenchanter l'année 2021