COVID 19 : "On a l’impression d’être des boucs émissaires", déplorent des restaurateurs de Clermont-Ferrand

Faire un maximum de bruit pour espérer être entendus : à Clermont-Ferrand, ce vendredi 2 octobre à 11h45, des restaurateurs ont manifesté pour pouvoir continuer à travailler. Affaiblis par la crise sanitaire du COVID 19, ils craignent de nouvelles fermetures.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans le Puy-de-Dôme et notamment à Clermont-Ferrand, sur la place de la Victoire, des professionnels des métiers de l’hôtellerie et de la restauration ont répondu à un appel à manifester national ce vendredi 2 octobre, à 11h45. Le principe était de faire le plus de vacarme possible devant les établissements avec un signe distinctif de la profession (casquette, masque, brassard…) « Cette action collégiale du CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques) a pour but de soutenir l’ensemble de nos entreprises en train de mourir avec leurs salariés et d’être solidaire avec l’ensemble des établissements fermés dans la métropole Aix-Marseille-Provence et dans le département de la Guadeloupe, ou en passe de l’être », peut-on lire sur le site internet de l’UMIH (Union des Métiers et Industries de l’Hôtellerie), syndicat à l’origine de cette mobilisation.

Une fréquentation en baisse dans le Puy-de-Dôme

Cette opération pourrait être reproduite tous les vendredis à la même heure, et ce jusqu’à ce que les revendications des professionnels du secteur soient entendues, selon Martine Courbon, présidente de l’UMIH du Puy-de-Dôme : « C’est un ras-le-bol, on a l’impression d’être des boucs émissaires. Il faut arrêter de prétendre que le COVID c’est à cause de nous. Chez nous les clients sont protégés, suivis, contrôlés, il faut nous laisser travailler. » Selon elle, il y aurait déjà eu plusieurs dépôts de bilan dans le Puy-de-Dôme, le secteur de l’hôtellerie aurait vu sa fréquentation baisser entre 40 et 50%. Elle l'affirme, un professionnel aurait même mis fin à ses jours, et il ne s’agirait pas d’un cas isolé : « Il y a eu plusieurs suicides en France, dont un ici dans le Puy-de-Dôme, c’est la catastrophe », alerte Martine Courbon.
 

Les bars, restaurants et hôtels pointés du doigt ? 

D’après les retours faits à l’UMIH, si les établissements situés dans les centre-ville et disposant d’une terrasse auraient réussi à sauver leur saison, ceux plus excentrés et sans extérieurs font face à plus de difficultés. « Les discothèques sont fermées sans perspective de réouverture, nos fournisseurs sont impactés, les aides promises n’arrivent pas… On a l’impression qu’on veut tuer nos professions », dénonce Martine Courbon. « Cet été, c’était correct, mais cet hiver sans la terrasse et avec l’éloignement réglementaire des tables en salle, je vais perdre plus de 25% de clients », alarme Yohan Gilbert, patron du restaurant AOC à Clermont-Ferrand. Avec la hausse des cas de COVID 19 et le passage de certaines villes en zone d’alerte, il s’inquiète de voir les clients déserter son établissement : « La clientèle est inquiète et je remarque une baisse de fréquentation depuis la fermeture des établissements de Marseille. J’ai l’impression que les restaurants sont stigmatisés comme lieux de contamination car on est les premiers à fermer et les derniers à rouvrir. »

La crainte de nouvelles fermetures

Durant la période de fermeture du confinement, l’établissement de Yohan Gilbert a perdu plus de 20 000 euros de trésorerie, « et encore, je n’ai pas un loyer trop élevé comparé à d’autres restaurants », ajoute le restaurateur. Sa plus grande crainte est de voir un scenario similaire à celui de Marseille se produire à Clermont-Ferrand : « Lors de la fermeture du 17 mars, on a été prévenus qu’on devait fermer le jour même. Je me suis retrouvé avec plus de 2 500 euros de marchandises perdues. Si on est à nouveau fermés dans les jours qui viennent, cela va se reproduire », prévient Yohan Gilbert. Pour pouvoir faire sa saison estivale et se mettre aux normes, il a dû réaliser près de 2 000 euros d’investissement. « On fait déjà le maximum, on est contrôlés tout le temps sur l’hygiène, on fait respecter le port du masque, on désinfecte tout, je ne vois pas ce que l’on peut faire de plus », précise Martine Courbon. Pour éviter la fermeture, l’UMIH propose, par exemple, de tenir un cahier de rappel contenant les coordonnées de tous les clients afin de faciliter le travail des autorités sanitaires en cas de contamination. 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information