Dans le Puy-de-Dôme, la pêche blanche, la pêche au trou du lac de Guéry au Mont-Dore n’aura pas lieu en 2023. La faute au réchauffement climatique mais pas seulement.
Pour la cinquième année consécutive, la pêche au trou du lac de Guéry, dans le Puy-de-Dôme, n’aura pas lieu. La neige tombée il y a quelques jours sur le Sancy n’y a rien changé. La dernière édition s’est tenue en 2018. Cette pêche blanche est unique en France, pour le plaisir de creuser son trou dans la glace. Didier Vergnault, président de l’AAPPMA du Mont-Dore, explique : « Il y a déjà quelques années qu’il n’y en a pas eu. Actuellement, il n’y a pas de glace. Il y en a eu un petit peu en janvier jusqu’à la mi-février mais en l’espace de trois jours, tout a fondu. S’il n’y a plus de glace, c’est à cause du réchauffement climatique ». Mais le réchauffement climatique n’explique pas tout.
Un nouveau propriétaire depuis 3 ans
Le lac de Guéry a un nouveau propriétaire depuis 2020. Didier Vergnault poursuit : « Le lac appartenait à EDF et il a été vendu au Département il y a maintenant trois ans. Depuis que c’est le Département du Puy-de-Dôme qui gère le lac, il n’y a plus de pêche au trou sous la glace. C’est en attente, pour l’instant ». Le président de la société de pêche espère renouer avec cette pêche si particulière au lac de Guéry : « Je souhaite revoir un jour cette pêche au lac de Guéry. Je ne suis pas le seul. En janvier et février, je suis allé mesurer les épaisseurs de glace sur le lac et je les ai transmises au Département, avec les températures extérieures. Traditionnellement, la pêche au trou avait lieu une semaine avant l’ouverture de la pêche à la truite, au mois de mars. On propose de la faire en janvier ou en février, pendant une période courte durant laquelle il y a de la glace. Il faut minimum 20 à 25 cm d’épaisseur pour que cela soit sécurisé ».
"C’était la seule pêche sous glace de France"
Il se souvient : « Cette pêche avait traditionnellement lieu début mars. Elle attirait bien entre 400 et 600 pêcheurs. Il y a des gens de toutes les régions françaises qui venaient et même des étrangers. On a connu des Russes qui venaient. C’était la seule pêche sous glace de France. Cela se faisait à la bonne franquette : tout le monde venait faire son trou la veille, faire sa petite marque pour le lendemain à l’aube. La société de pêche empoissonnait quelques jours avant ». De nombreux pêcheurs espèrent revoir un jour cette pêche emblématique du Sancy. « C’est la déception pour tous les pêcheurs locaux mais pas seulement. Tout le monde souhaite que cela revienne » conclut Didier Vergnault. Ils pourront se consoler avec l’ouverture de la pêche à la truite le 11 mars prochain.
