La nature est leur salle de classe. Grâce à des ateliers pratiques et des activités basés sur leurs centres d’intérêts, l'école en forêt permet aux enfants d'explorer leur environnement, et de développer leur curiosité et leur autonomie.
Les enfants de 3 ans et demi passent en moyenne 1h20 par jour devant un écran, selon une enquête parue dans le BEH (Bulletin Epidiémologique Hebdomadaire) en avril 2023.
Les écoles alternatives qui proposent un enseignement en plein air sont hors contrat. L'objectif est de reconnecter les enfants avec l’environnement. Bien établies au Danemark et en Allemagne, les écoles en forêt commencent à se développer en France, avec une trentaine d’établissements.
Un développement holistique
L’école en forêt permet aux enfants de développer un lien profond avec leur environnement naturel, stimulant leurs sens, leur imagination et leurs émotions. Un accès régulier à la nature apporte des bénéfices significatifs pour :
- La santé mentale : réduction du stress et amélioration de l’estime de soi.
- La santé physique : amélioration des capacités motrices, solidité osseuse, force musculaire et réduction de l’obésité.
- Les compétences transversales : concentration, créativité, résolution de problèmes, autonomie et persévérance.
En apprenant à évoluer dans un environnement changeant, les enfants renforcent leur capacité d'adaptation et sont mieux préparés à faire face à l’imprévisibilité de la vie quotidienne.
Mesurer la hauteur des arbres
L’école en forêt considère la nature comme un support pédagogique. Les enfants n’apprennent pas seulement sur la nature, mais ils l’utilisent pour acquérir des connaissances. Karen Seierøe Barfod, directrice de recherche sur l’éducation en extérieur au Danemark, estime dans que l’école en forêt consiste à "travailler avec la nature". Plutôt que de faire des calculs mathématiques dans un cahier, les enfants mesurent la hauteur des arbres ou s’en servent pour construire une cabane. Les élèves ont aussi du temps en classe.
Le Japon est allé encore plus loin en créant un établissement sans murs avec l'école Fuji Kindergarten. Ils ont aménagé une cour irrégulière qui incite les enfants à explorer et à apprendre par le jeu. Sekiichi Kato, le directeur, souligne que "ce qui est le plus important pour les enfants, c’est de jouer ".
Apprendre par le risque
La prise de risque fait partie du programme scolaire. Encadrés par des adultes, les enfants grimpent aux arbres, utilisent des couteaux, scient des arbres ou allument un feu. Ces activités leur permettent de découvrir leurs capacités physiques. L’objectif est aussi de former les enfants à l’éco-citoyenneté et au respect de la nature.
Les connaissances acquises en forêt semblent s’ancrer plus durablement dans l’esprit des enfants. "Certains enfants m’impressionnent, ils connaissent déjà plein de choses", confie Pauline Mouche, éducatrice à l'environnement, dans l'Info en + Climat sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
Augmenter la motivation
L’enfant est au cœur de ce système éducatif et bénéficie d'une attention personnalisée. Avec des groupes composés souvent de moins de 10 élèves, les enseignants peuvent s’adapter aux besoins et aux centres d’intérêt de chacun. Erik Mygind, professeur de l’université de Copenhague, à l'origine du projet de recherche «Teach Out» sur l'éducation en plein air, a été interviewé par Libération. Pour lui, cette approche favorise le bien-être des élèves, augmente leur motivation à venir en classe, ainsi que leur attention et leur sociabilité.
En encourageant des interactions et des dialogues pour trouver des solutions, cette méthode renforce la confiance en soi, l’esprit d’équipe et la curiosité. Les enseignants constatent une réduction du stress et des conflits entre les élèves.
Il y a vraiment une différence constatée entre le comportement des enfants quand ils sont dehors et quand ils sont en classe
Pauline Mouche, éducatrice à l'environnement dans des établissements du Puy-de-Dôme
Bien que privées hors contrat, les écoles en forêt sont soumises aux contrôles de l’inspection académique. Michel Roquette, directeur académique du Puy-de-Dôme est intervenu dans l’émission « L’info en + » de mars 2022 sur France 3 Auvergne Rhône Alpes. Il explique que ces écoles ne sont pas tenues de suivre les programmes officiels, mais elles doivent garantir que les élèves atteignent le socle commun de culture et de connaissances. Ces écoles peuvent fermer si elles ne respectent pas l’égalité entre filles et garçons, les interactions entre élèves ou l’ouverture sur le monde.
L’école en forêt est surtout adaptée à la maternelle et à l’école primaire, car il est plus difficile de répondre aux exigences de l’Éducation Nationale au-delà de ces niveaux.
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