Depuis un an, le camion Opti’soins du CHU de Clermont-Ferrand circule dans 110 communes en Auvergne. Il permet à des femmes enceintes d’avoir un suivi de grossesse près de chez elles. Cette expérimentation va se poursuivre encore pendant un an et permet de lutter contre la désertification médicale.
Au CHU Estaing, les deux sages-femmes préparent le camion médicalisé. Elles vont quitter Clermont-Ferrand pour leur premier rendez-vous du jour dans le Cantal. A Condat, Marine et Dan, maraîchers, s’occupent de leur plantation. Marine est enceinte de 4 mois. Elle se prépare pour son rendez-vous mensuel de suivi de grossesse : « Ils viennent à la maison médicale du village. On est à 5 minutes en voiture. Si je devais aller au CHU, j’en aurai pour 1h15. On dépose notre fille à l’école, on va à notre rendez-vous, on retourne travailler après : on a vraiment aucune perte de temps ».
"On répond à un vrai besoin, à une vraie demande"
Pendant ce temps, le camion avale les kilomètres. Trois sages-femmes se relaient chaque semaine pour assurer les rendez-vous. Des trajets pour lutter contre la désertification médicale. Nathalie Dulong, sage-femme Opti'soins, explique : « Malheureusement on a aussi des femmes qui sont isolées géographiquement pour des raisons financières. On répond à un vrai besoin, à une vraie demande. Tous les matins, on est contentes de prendre la route pour aller les voir ».
durée de la vidéo : 00h03mn04s
Depuis 1 an, le camion Opti’soins circule dans 110 communes en Auvergne. Il permet à des femmes enceintes d’avoir un suivi de grossesse près de chez elles. Cette expérimentation va se poursuivre encore pendant 1 an et permet de lutter contre la désertification médicale.
Intervenantes : Marine Potet, patiente / Nathalie Dulong, sage-femme Opti'soins / Isabelle Raimbault, sage-femme coordinatrice Opti'soins / Cassandra Rau
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©R. Ho-A-Chuck / L. Laborie / A. Desprès
Une relation de proximité
Il suffit de quelques minutes pour l’installation. Le véhicule est équipé comme un vrai cabinet médical. Marine Potet poursuit : « On s’est posé la question avant d’envisager de faire un enfant, on s’est dit qu’il n’y avait pas grand-chose autour. On s’est demandé comment on allait faire. Il y a des solutions mais celle-ci est vraiment pratique. On a vraiment tout sur place ». Pour le personnel médical, c’est un autre lien entre patiente et soignante. Isabelle Raimbault, sage-femme coordinatrice Opti'soins, confie : « Je pense que cela casse quelque chose. Il n’y a pas cet effet blouse blanche. On est plus disponible et plus accessible que dans un service hospitalier ».
36 patientes suivies
Il est l’heure de repartir dans le Puy-de-Dôme, direction Picherande. Cassandra fabrique le pain pour sa boulangerie. Elle en est à son sixième mois de grossesse. C’est son deuxième enfant. A l’époque de son premier, le camion n’existait pas. Elle souligne : « Pour les rendez-vous on était obligés d’aller à Issoire, de se caler sur leurs horaires et par moment, je devais fermer la boutique. J’ai une clientèle qui comprend très bien. Mais parfois, je ne pouvais pas bénéficier de certains rendez-vous, notamment pour la préparation ».
Quelque 36 patientes sont suivies dans 110 communes, même après la naissance : 16 bébés sont nés depuis le début de l’expérimentation.
Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck / France 3 Auvergne