A l’appel des syndicats, à Clermont-Ferrand, une manifestation était organisée contre la réforme des retraites ce mardi 7 mars. Le cortège est parti de la place du 1er Mai en direction de la place de Jaude. Les organisateurs avancent le chiffre de 37 000 manifestants contre 19 000 pour la préfecture du Puy-de-Dôme.
Vers un mardi noir ? Mardi 7 mars, l’intersyndicale a appelé à un mouvement de grève nationale. C’est la sixième journée de mobilisation depuis le début de l’année. Cette journée d’actions s’oppose au projet de réforme des retraites porté par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Clermont-Ferrand était l’un des 320 points de rassemblement recensés par la CGT. Dans la capitale auvergnate, pas moins de 11 syndicats ont appelé à manifester : la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’UNSA, la FSU, Solidaires, l’UNEF, la Voix lycéenne et la Fed EA. D’une même voix, les syndicats exigent le retrait du projet de réforme des retraites. Selon l'intersyndicale, ils étaient 37 000 manifestants à Clermont-Ferrand. De son côté, la préfecture annonce le chiffre de 19 000 personnes.
A la tribune située place de Jaude, Ghislain Dugourd, secrétaire départemental de la CGT du Puy-de-Dôme, indique : « Le constat est clair. Financer un système de retraites de qualité, juste et solidaire, est un choix politique. Ne pas le faire en est un également. Chacune et chacun peuvent être une pierre à l’édifice de la victoire, par des modalités décidées collectivement dans son entreprise ou dans son administration. Le 8 mars, journée de lutte pour le droit des femmes, sera l’occasion de reconduire la grève et les actions sous toutes leurs formes pour exiger enfin l’égalité entre les femmes et les hommes ».
Des manifestants déterminés
Dans le cortège, Denis, retraité âgé de 61 ans, indique : « On arrive fatigués jusqu’à la retraite. A 64 ans, ça ne sera pas possible. Je suis parti à 60 ans et je suis content d’être à la retraite. J’ai fait toutes les manifestations. Je compte revenir autant de fois qu’il le faudra ».
Nina, 21 ans et Charly, 18 ans, sont étudiants aux Beaux-Arts. Ils soulignent : « On est déterminés. On est prêts à revenir plusieurs fois si on peut ».
Sandy, 43 ans, est jardinière. Venue manifester avec son fils, elle précise : « Il y a beaucoup de monde et ça fait plaisir de voir qu’on n’est pas seuls à penser qu’on ne pourra pas aller jusqu’à 67 ans. Pour ma part, il me faudrait un fauteuil roulant pour désherber les massifs. Ce n’est jamais évident de faire une croix sur plusieurs journées de salaire mais si on peut, on le fait. J’ai participé à toutes les manifestations. S’il fallait revenir, on reviendra ».
"Je suis confiante car les gens savent se mobiliser"
Rachel, 41 ans, bibliothécaire, explique : « Ce qui est important, c’est le sens de la vie. On se bat aussi pour ça, en tant que femme mais aussi en tant qu’humain. C’est la troisième fois que je manifeste contre la réforme. Je peux me permettre de manifester mais pour d’autres personnes c’est plus difficile mais elles le font quand même. Je trouve que la question de la solidarité est importante. Les femmes vont être désavantagées avec cette réforme. Je suis déterminée. Il ne faut pas lâcher. Je suis confiante car les gens savent se mobiliser ».
Christelle, 50 ans, secrétaire, ajoute : « J’ai posé ma demi-journée pour faire grève et faire du bruit à Clermont-Ferrand. Ce n’est surtout pas le moment de lâcher l’affaire ».
Parmi les slogans affichés sur les pancartes, on peut lire : « J’ai déjà l’arthrite. J’attends la retraite », « Les enfants sont dans la rue », « Qui aurait pu prédire tant de mépris écologique et social ? », « Tu veux une retraite à taux plein ? Commence à travailler à 11 ans ! », « Si tu nous mets 64, on te remet 68 ! ».
En fin de journée, les syndicats feront le bilan de la mobilisation de ce mardi et décideront de la suite du mouvement. Les organisations syndicales avaient appelé à une grève reconductible dans différents secteurs.