Le champion du monde Abylimpics (compétition de talent professionnel pour personnes handicapées) de pâtisserie, Yann Adingra, est à Clermont-Ferrand. Le jeune homme atteint de polyarthrite animait un atelier pour des apprentis chocolatiers confiseurs mercredi 12 octobre. L'occasion de transmettre son savoir et de préparer les jeunes aux échéances à venir.
Le calme règne. Les apprentis sont studieux. Devant eux, les drapeaux sur son col témoignent de sa stature : Yann Adingra, champion du monde de pâtisserie, est venu transmettre son savoir à Clermont-Ferrand mercredi 12 octobre. Il a remporté la compétition Abylimpics, où les compétiteurs en situation de handicap s’affrontent dans leurs domaines professionnels. Une apprentie s'en félicite : « Ça change du quotidien de l’école et on se sent mis en valeur d’avoir une personne comme ça qui vient nous faire cours. Il n’y a rien de mieux. »
La meilleure façon d’apprendre, c’est d’enseigner.
Yann Adingra, champion du monde Abylimpics de pâtisserie
Le jeune homme de 30 ans est champion du monde de pâtisserie. Pendant 3 jours, il prépare les apprentis à leur examen. La leçon d'aujourd'hui peut faire peur. Dompter le sucre, un élément incontournable. « Cela me rappelle un peu quand j’étais moi-même apprenti et ça fait toujours paisir de voir des jeunes motivés, intéressés. Transmettre, c’est top. La meilleure façon d’apprendre, c’est d’enseigner. Ça me permet d’asseoir mes compétences. »
Un handicap invisible
Yann Adingra a glané son titre en 2016. Un titre Abylimpics. Une compétition mondiale des métiers des personnes handicapées. Le pâtissier souffre de polyarthrite, des inflammations régulières des articulations qui peuvent aller jusqu'à la fracture. Comme pour 80% des handicaps, celui-ci est invisible. « Au quotidien, ça va. J’ai la chance d’être quasiment né avec. Depuis que j’ai 4 ans, j’ai ça. Personne ne m’entend jamais dire que j’ai mal même si parfois je peux avoir mal. Pour moi, c’est une chance. Parfois je me réveille, je n’ai pas mal et je suis content. Quand je suis en bas, c’est très bas, alors tout me paraît haut ! » Un sourire contagieux pour celui qui est considéré comme un des pâtissiers les plus talentueux de sa génération.
-Propos recueillis par Romain Leloutre pour France 3 Auvergne