Le second tour des élections législatives aura lieu le 19 juin prochain. En Auvergne, sont représentés au second tour Ensemble, la NUPES, le Rassemblement National et Les Républicains. Trois représentantes de ces formations ont débattu.
Le 19 juin aura lieu le second tour des élections législatives. Dans les 12 circonscriptions de l’Allier, du Cantal, du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, 4 formations politiques sont représentées au second tour : le Rassemblement National, la NUPES, Ensemble et Les Républicains. Ces 4 formations ont été conviées à débattre ce mercredi 15 juin sur le plateau de France 3 Auvergne en partenariat avec France Bleu et La Montagne. Les candidats LR et leurs représentants ayant tous décliné l’invitation, ont débattu Marianne Maximi, candidate de la NUPES dans la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme, Anne Biscos, candidate non qualifiée du RN dans la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme et Bénédicte Peyrol, candidate et députée sortante de la 3ème circonscription de l’Allier. Voici ce qu’il faut retenir de ce débat.
Vous pouvez revoir le débat ci-dessous.
L’abstention
Dimanche, près d’un Français sur 2 n’est pas allé voter. Interrogée sur la forte abstention, Anne Biscos répond : « Les Français en ont marre des politiques parce qu’ils vendent des programmes comme nous avons pu le voir pour les présidentielles où nous avions un programme de M. Mélenchon qui est pour la retraite à 60 ans et qui appelle à voter pour M. Macron. Il y a une démotivation des électeurs car on leur vend une soupe qui est mélangée au second tour. »
Marianne Maximi réagit : « Ce qui est malheureux c’est qu’elle parle de soupe alors qu’on parle de propositions politiques, on parle de mesures pour améliorer la vie des gens et le Rassemblement National parle de soupe et de cuisine. Justement, il faut construire des propositions politiques au plus près du réel et de ce que vivent les gens. »
Bénédicte Peyrol affirme : « Il faut construire des propositions responsables, elles ne le sont pas tout à fait. La difficulté pour les gens aujourd’hui, c’est de comprendre les logiques d’alliances et d’union. Les discussions qui se tiennent au sein des différents partis ne sont pas forcément comprises par les Français. Même au sein de la majorité, on discute. Aujourd’hui, chaque Français aimerait qu’on résolve sont problème à lui. On accepte plus le consensus. »
Retraite
Le RN propose de passer le taux plein de la retraite de 950 à 1 000 euros. Anne Biscos précise : « Nous demandons que la réindexation des 5 années soit appliquée à toutes les retraites inférieures au minimum vieillesse et nous sommes aussi pour notifier aux Français que cette retraite qu’on aurait du mal à financer est quand même accordée de manière assez facile aux étrangers qui vivent en France. Je vais encore faire hurler madame Maximi mais il suffit d’avoir un titre de séjour de plus de 10 ans pour toucher le minimum vieillesse à hauteur de 950 euros, il suffit d’être ressortissant de l’Union Européenne pour le toucher. Nous pensons qu’il faut privilégier les Français avant les Européens et les étrangers. »
« Je suis choquée », répond Bénédicte Peyrol. « Nous sommes dans un pays universel qui accueille des ressortissants. »
Marianne Maximi intervient : « Ils ont cotisé. »
Bénédicte Peyrol demande : « Donc on les laisse sans rien ? Vous instrumentalisez la peur des étrangers. »
Marianne Maximi intervient : « Vous décrivez les personnes étrangères comme oisives et profitant du système. Ce sont des personnes qui travaillent. Je vois bien que c’est un sujet qui vous stimule mais ce sont des personnes qui participent à l’économie, à l’activité et à la richesse de ce pays. C’est une création de richesse, comme pour tous les autres salariés. »
« Donc en 10 ans ils ont le même minimum vieillesse ! » s’indigne Anne Biscos.
Ecologie
Interrogée sur l’écologie punitive, Marianne Maximi affirme : « On nous dit qu’il faut baisser la climatisation, envoyer moins de mails… On se rend bien compte que ce n’est pas ça la solution. La solution est structurelle. » Elle s’adresse à Bénédicte Peyrol : « Vous avez voté des accords de libre-échange. On se rend bien compte que c’est totalement antinomique avec le discours que vous avez déployé. Dans les actes, vous avez fait tout le contraire. Le résultat c’est un rapport du GIEC qui nous dit qu’on a 3 ans ».
La députée sortante répond : « Vous faîtes ça contre les Français ? C’est bien beau de dire ça sur un plateau de télévision mais quand vous serez députée et que vous recevrez dans votre permanence des gens qui vous disent que pour eux c’est compliqué, qu’est-ce que vous leur répondrez ? »
Maximi accuse : « Vous avez fait une écologie punitive. »
Bénédicte Peyrol indique : « Parce que vous, contraindre, interdire, ce ne sera pas punitif ? »
Marianne Maximi se défend : « Pas envers l’individu, non. »
Pour l’écologie, le RN propose de développer le localisme : « Lorsque l’on voit dans les cantines actuellement que la majorité de la viande ne vient pas de France, il y a un problème ».
« Vous habitez à Clermont ? Alors regardez mieux », lui répond Marianne Maximi.
Anne Biscos rebondit : « Il y a des écoles à Bordeaux où on fait venir du poisson qui a fait des milliers de kilomètres, avec un lourd bilan carbone. Il faudrait imposer, ce qui paraîtrait normal pour les producteurs de nos régions, que les produits soient consommés dans les écoles françaises. Ça serait l’exemple que l’Etat pourrait donner. »
Elle veut 80% de produits locaux dans les cantines contre 50% aujourd’hui. Le second tour des élections législatives aura lieu le 19 juin.