Les vaches sont-elles racistes ? La réponse va vous étonner

Des vaches de toutes races ont rendez-vous au sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand, début octobre. Des Salers à la robe acajou, des Blonde d'Aquitaine, des Angus noires... les visiteurs vont en voir de toutes les couleurs. Mais, au fait, les vaches sont-elles racistes ? Une éleveuse qui est aussi comportementaliste animalière nous apporte son éclairage.

Ce sont les stars du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand : chaque année, les vaches sont admirées par les nombreux visiteurs. Mais saviez-vous qu’elles ne sont pas toujours tendres avec leurs congénères ? Pauline Garcia est éleveuse de vaches allaitantes dans le Cantal mais aussi comportementaliste animalière. Selon elle, les bovins ont conscience de la robe du troupeau. Elle raconte, amusée : “Les vaches sont racistes ou plutôt “robistes”. Une vache de race salers a conscience qu’elle a une robe unie. Elle ne va pas forcément voir la robe de couleur acajou car elle ne voit pas les couleurs comme nous mais elle sait qu’il y a une robe unie et que le reste du troupeau est identique”.

Un mécanisme de défense

Les vaches n’aiment pas se faire remarquer. Pauline Garcia poursuit : “Elles aiment être toutes pareilles. Ainsi, elles font masse et n’attirent pas l’attention des prédateurs. Si je mets deux vaches laitières type Holstein, avec une robe bicolore, blanche et noire, au milieu de salers, les bovins vont voir une différence. Ils auront tendance à chasser, à éjecter ces animaux-là parce que ce sont des bovins différents et qu’ils représentent un danger pour le reste du troupeau”. 

Des humains "scannés en permanence"

Par ailleurs, les vaches font très bien la différence entre plusieurs humains. L’éleveuse raconte : “Dans ma ferme, mon associé n’a pas ma voix, mon odeur, mon attitude et le bovin fait très bien la différence. Les bêtes sont en permanence en train de nous scanner et elles nous identifient à travers différents signaux”. 

Des animaux intelligents

Mais qu'en est-il de l’intelligence de la vache ? Pauline Garcia répond : “L’intelligence est un mot qui est difficile à aborder. Toute espèce est intelligente car l’intelligence est avant tout la capacité à s’adapter. Depuis des millénaires, les bovins sont en perpétuelle adaptation par rapport à l’environnement qu’on leur propose. Ils s’en sortent à chaque fois très bien”. D’après l’éleveuse, on peut dire que les bovins sont intelligents. En termes d’apprentissage social, d’apprentissage mémoriel, des études montrent que le bovin a une très bonne mémoire à long terme.

Si une interaction avec une vache ne se passe pas bien ou si elle est associée à de la douleur, et si on la replace dans un contexte similaire, la vache va se souvenir de cette situation, elle va anticiper et fuir. La comportementaliste animalière insiste : “Il faut prendre cela en considération si l’on travaille avec des vaches et laisser au maximum des souvenirs positifs”. 

Le lien avec l'agriculteur 

Entre l’éleveur et son troupeau, un lien particulier se tisse. En effet, les vaches sont des êtres vivants que l’éleveur voit tous les jours, plusieurs heures par jour. L’éleveuse rappelle : “Il y a forcément un lien qui se crée même si on est l’éleveur le plus introverti au monde et qu’on a du mal à afficher ses sentiments. On doit s’attacher à un être avec lequel on passe plusieurs heures par jour. Dans l’attachement il n’y a pas forcément de l’amour. Il y a le fait qu’on soit responsable de leur santé et de la production. L’éleveur doit répondre à leurs besoins fondamentaux et créer une relation positive”. 

Pauline Garcia ne manquera pas cette édition 2024 du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand. Elle sera présente à la Grande Halle d’Auvergne du 1er au 4 octobre.